Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/55

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sur mon genou, et laissez-moi passer une main caressante sur votre gorge et voir, votre corps tacheté comme le lynx. Et laissez-moi toucher ces griffes recourbées, en jaune ivoire, et prendre à pleine main cette queue qui, pareille à un monstrueux serpent, s’enroule autour de vos grosses pattes de velours. Un millier de siècles pesants t’appartiennent, alors que moi, j’ai vu à peine une vingtaine d’étés quitter leur livrée verte pour prendre la livrée bariolée de l’automne.

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Mais vous, vous savez lire les hiéroglyphes sur les grands obélisques de grés, et vous vous êtes entretenue avec les basilics, et vous avez regardé face à face les hyppogriffes. Oh ! Dites-le moi, étiez-vous présente, quand Isis s’agenouillait devant