Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pour traîner son char, et des files de Nubiens noirs portaient sa litière, alors qu’il parcourait la grande allée pavée de granit, entre les éventails de mobiles plumes de paon.

      *       *       *       *       *

Les marchands venant de Sidon, dans leurs vaisseaux bariolés, lui apportaient de la stéatite. La plus vile des coupes qui touchaient ses lèvres était faite d’une chrysolithe. Les marchands lui apportaient des caisses de cèdre, pleines de vêtements somptueux et liées de cordes. La traîne de son manteau était portée par des seigneurs de Memphis ; de jeunes rois étaient heureux de son hospitalité. Mille prêtres tondus s’agenouillaient nuit et jour devant l’autel d’Ammon. Mille lampes balançaient leur lumière à travers la demeure sculptée