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LE FANTÔME DE CANTERVILLE
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Aussitôt tous de se précipiter vers elle.

Mrs Otis la serra passionnément sur son cœur.

Le petit duc l’étouffa sous la violence de ses baisers, et les jumeaux exécutèrent une sauvage danse de guerre autour du groupe.

— Grands dieux ! Ma fille, où êtes-vous allée ? dit M. Otis, assez en colère, parce qu’il se figurait qu’elle avait fait à tous une mauvaise farce. Cecil et moi, nous avons battu à cheval tout le pays, à votre recherche, et votre mère a failli mourir de frayeur. Il ne faudrait pas recommencer de ces mystifications-là.

— Excepté pour le fantôme ! excepté pour le fantôme ! crièrent les jumeaux en continuant leurs cabrioles.

— Ma chérie, grâce à Dieu, vous voilà retrouvée, il ne faudra plus me quitter, murmurait Mrs Otis, en embrassant l’enfant qui tremblait, et en lissant ses cheveux d’or épars sur ses épaules.

— Papa, dit doucement Virginia, j’étais avec le fantôme. Il est mort. Il faudra que