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tances de leur planète incompatibles avec la loi de formation des anneaux de Laplace ; 2o les planètes, nées des anneaux extérieurs à la nébuleuse, devraient toutes avoir un mouvement de rotation rétrograde : 3o le Soleil, ou tout au moins la condensation centrale, étant déjà très avancée lors de la formation de la Terre, on ne peut trouver dans les 20 millions d’années de chaleur engendrées par la condensation de la nébuleuse l’espace de temps nécessaire à la succession des périodes géologiques. De là les deux caractères fondamentaux de la nouvelle hypothèse : les anneaux se forment à l’intérieur de la nébuleuse ; la Terre et toutes les planètes à rotation directe sont nées avant le Soleil.

La théorie de M. Faye n’a encore été exposée que dans ses grands traits ; il serait injuste de lui demander l’explication des détails et d’exiger d’elle la précision que les travaux de M. Roche, de M. Hinrichs et d’autres ont donnée à l’hypothèse de Laplace. Cependant il est possible d’examiner, dès maintenant, quels en sont les avantages et les points faibles ; les discussions précédentes me permettront de le faire très brièvement.

Je laisse entièrement de côté la partie de cette hypothèse qui concerne le chaos primitif et la formation des nébuleuses stellaires. J’ai exposé en détail dans l’introduction de ce travail les raisons qui me font croire que l’état actuel de l’Astronomie ne permet pas de fonder une telle cosmogonie générale sur des faits d’ordre purement scientifique. Je me borne donc à l’examen du mode de formation du système solaire, en suivant le même ordre que j’ai suivi dans la discussion de l’hypothèse de Laplace.


1o Formation des anneaux. — Je rappellerai d’abord que, dans le système de Laplace, il peut se former des anneaux intérieurs à la nébuleuse, comme l’a montré M. Roche ; et que par conséquent la distance à laquelle peut subsister un satellite ou un anneau n’est pas limitée en réalité par la loi qui limite l’atmosphère elle-même. À ce point de vue, la nouvelle hypothèse n’introduit donc aucun avantage réel sur l’ancienne.

Mais elle est évidemment soumise, comme l’ancienne, à l’objection de l’impossibilité de la formation d’anneaux séparés. Ici, plus encore peut-être que dans le cas des anneaux extérieurs, il semble que le mode de génération des circulations intérieures a dû pro-