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MALLARMÉ

NOTES



« Étonné de n’avoir pas senti, cette fois encore, le même genre d’impression que mes semblables, mais serein : car ma façon de voir, après tout, avait été supérieure, et même la vraie. »

Mallarmé (Le Spectacle interrompu.)


Parisiens amis, vous connaissez tous un poète bizarre, qui, depuis dix, vingt ans, depuis toujours, publie périodiquement, en des feuilles obscures, certains vers incompréhensibles, sous ce nom, — évidemment un pseudonyme : — Stéphane Mallarmé. Vous avez retenu quelques-uns de ces vers, qui, lus en tous sens, vous demeurent mystérieux : vous les récitez au dessert, dans vos maisons, lorsqu’on vous demande un monologue. Puis c’est maints critiques subtils vous invitant à cette question, cible de vos conjectures : M. Mallarmé est-il un fou ou un mystificateur ?

A ceux — à celui — qui, nourri dans quelque province lointaine, instruit par un centaure malcurieux des modernités, ignorerait ces choses mémorables, j’offrirai des notes sur l’œuvre d’un très haut artiste, et plus que tous vénéré.