Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/173

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à brûler l’air inflammable et vital et à condenser l’eau ; c’est une machine admirable. Trois vaisseaux sont tenus en suspension par des index qui accusent immédiatement leurs variations de poids ; deux d’entre eux, aussi grands que des demi-barils, contiennent de l’air inflammable, le troisième de l’air vital ; un tube de communication le met en rapport avec les autres, qui lui envoient leur contenu pour le brûler, par des arrangements trop complexes pour être décrits sans le secours de planches. On voit que la perte de poids des deux airs, indiquée par leurs balances respectives, est égale à chaque moment au gain du troisième vaisseau, dans lequel l’eau se forme ou se condense, car on ne sait pas encore si cette eau se forme au moment même ou bien se condense. Si elle est exacte (ce que je ne saurais trop dire), c’est une magnifique invention. M. Lavoisier me dit, lorsque j’en louai la construction : « Mais oui, Monsieur, et même par un artiste français ! »[1] d’un ton qui semblait admettre leur infériorité générale par rapport aux nôtres. On sait que nous avons une exportation considérable d’instruments de précision pour toutes les contrées de l’Europe, et la France entre autres. Et ceci n’est pas d’hier, car l’appareil qui servit aux académiciens français à mesurer un degré du cercle polaire avait été fait par M. G. Graham[2]. M. Lavoisier nous montra un autre appareil formé d’une machine électrique dans un ballon pour expérimenter les effets de l’électricité dans différents milieux. La cuve à mercure est considérable, elle contient 250 lb. ; son réservoir est aussi très grand, mais je ne trouvai pas ses fourneaux

  1. MM. Cannivet et Fortin, à Paris, travaillent d’une manière parfaite. Ce dernier a fait l’appareil en question. — Zimmermann.
  2. Whitehurst, Formation de la terre, 2e édit., p. 26.)