Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/200

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Richard Coeur de lion ; je ne pus m’empêcher de remarquer le grand nombre de jolies femmes. N’y a-t-il pas un antiquaire qui attribue la beauté, chez les Anglaises, au sang normand, ou qui pense, comme le major Jardine, que rien n’améliore autant les races que de les croiser ; à lire ses agréables voyages, on ne croirait pas qu’il y en ait aucune nécessité, et cependant, en regardant ces filles et en entendant leur musique, on ne saurait douter de son système. Soupé chez le marquis d’Ecougal, à son château, à la Fresnaye. Si ces marquis de France n’ont pas de beaux produits en blés et en navets à me montrer, ils en ont de magnifiques d’une autre nature, de belles et élégantes filles, portraits charmants d’une agréable mère ; rien qu’à la première rougeur, je déclarai la famille tout aimable ; ces dames sont enjouées, gracieuses, intéressantes ; j’aurais voulu les mieux connaître, mais c’est le destin du voyageur d’entrevoir des occasions de plaisir pour les quitter aussitôt. Après souper, tandis qu’on jouait aux cartes, le marquis m’entretint de choses qui m’intéressaient. — 22 milles 1/2.

Le 22. — On vend, à cette foire de Guibray, pour 6 millions ( 262,500 l. st. ) ; à Beaucaire, le montant est de 10. J’y trouvai une quantité considérable d’articles anglais, de la quincaillerie en entrepôt : des draps et des tissus de coton. — Une douzaine d’assiettes communes en imitation française, bien moins bonnes que les nôtres, valent 3 et 4 liv. ; je demandai au marchand ( un Français ), si le traité de commerce ne serait pas nuisible avec une telle différence. « C’est précisément le contraire, Monsieur ; quelque mauvaise que soit cette imitation, on n’a encore rien fait d’aussi bien en France ; l’année prochaine on fera mieux,