Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/230

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près du château doivent avoir causé un travail très difficile. On néglige les mûriers. M. de Galway père, n’aimant pas cette culture, en a détruit beaucoup ; mais il en reste encore quelques centaines. On m’a dit que les pauvres gens du pays avaient obtenu jusqu’à 25 liv. de soie ; mais personne n’en fait plus maintenant. Près du château, 50 ou 60 arpents de prairies ont été drainés et amendés ; il y a des joncs à présent : toutefois, c’est encore très bon pour le pays. À côté, il y a un bois de pins de Bordeaux, semés il y a trente-cinq ans, valant actuellement 6 ou 7 liv. le pied. Je traversai la partie tourbeuse produisant les grands choux dont il fait mention ; elle touche à un fonds très étendu et susceptible de beaucoup d’améliorations. Piron m’apprit que le marquis a écobué environ 100 arpents, et qu’il y parquait 250 moutons. À notre retour au château, M. de Galway, voyant à quel agriculteur enthousiaste il avait affaire, fouilla ses papiers pour y trouver un manuscrit du marquis, entièrement de sa main, dont il eut la bonté de me faire présent, et que je conserverai parmi mes curiosités agricoles. La réception courtoise de M. Galway, la chaleur amicale avec laquelle il entrait dans mes vues, et son désir de m’aider à les réaliser m’eussent décidé à me rendre à son invitation de passer quelques jours avec lui si je n’avais craint que l’état de madame de Galway ne rendit inopportune cette visite inattendue. Je pris congé le soir et retournai à La Flèche par une route différente de celle que j’avais suivie le matin. — 25 milles.

Le 30. — Immenses bruyères jusqu’au Mans. On m’assura à Guerces qu’elles ont 60 lieues de tour, sans grandes interruptions. Au Mans j’eus la mauvaise