Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/301

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de la séance royale, quoique loin d’être tout à fait satisfaisantes, pouvaient cependant servir de base à des négociations qui eussent assuré par degrés « tout ce que l’épée, même la plus triomphante, peut conquérir. La bourse est tout ; habilement tenue avec un gouvernement nécessiteux comme le nôtre, elle obtiendrait de lui tout ce que l’on souhaite. Quant à la guerre, Dieu sait ce qu’il en sortira ; son bonheur même peut nous ruiner : la France peut, aussi bien que l’Angleterre, nourrir un Cromwell dans son sein. »

Metz est la ville où j’ai vécu au meilleur marché sans exception. La table d’hôte est de 36 sous, y compris du bon vin à discrétion. Nous étions dix, et nous avions deux services et un dessert de dix plats chacun et abondamment fournis. Le souper est le même ; je le faisais chez moi avec une pinte de vin et un grand plat d’échaudés, pour 10 sous ; mon cheval me coûtait en foin et avoine, 25 sous ; mon logement rien ; le total de ma dépense journalière s’élevait à 71 sous, soit 2 sh. 11 1/2 d. ; en soupant à table d’hôte, c’eût été 97 sous, ou 4 sh. 1/2 d. Outre cela, une grande politesse et un bon service. C’était au Faisan. Pourquoi les hôtels où l’on vit à meilleur marché en France sont-ils les meilleurs ? — De Metz à Pont-à-Mousson, route pittoresque. La Moselle, qui est une belle rivière, coule dans la vallée entre deux rangs de hautes collines. Non loin de Metz se trouvent les restes d’un ancien aqueduc faisant traverser la Moselle aux eaux d’une source ; les paysans se sont bâti des maisons sous les arches placées de ce côté. À Pont-à-Mousson, M. Pichon, subdélégué de l’intendant pour lequel j’avais des recommandations, me reçut fort honnêtement, satisfit à mes recherches, ce qu’il était, par sa position, plus à même de faire que qui que ce soit, et il me fit voir les