Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/373

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toutes les langues de l’Europe. Sa collection est presque aussi nombreuse que la mienne. — 20 milles.

Le 2. — M. le président avait destiné cette journée à une visite à sa ferme dans les montagnes, à 5 milles environ, où il possède une vaste étendue de terrain et l’un des plus beaux lacs de la France, mesurant 2,000 toises de circonférence et 40 pieds de profondeur. Sur ses bords se dresse une montagne composée de coquilles agglomérées de façon à former une roche, malheureusement elle n’est pas plantée, les arbres sont l’accompagnement forcé de l’eau. La carpe atteint 25 livres et les anguilles 12 livres. Dans le lac du Bourget, en Savoie, on pèche des carpes de 60 livres. Un voisin, M. Jouvent, très au courant de l’agriculture du pays, nous accompagna et passa le reste du jour au château. J’obtins de précieux renseignements de M. le baron, de ce monsieur et de M. l’abbé***, j’ai oublié son nom. Le soir je parlai ménage avec une des dames, et j’appris entre autres choses que les gages d’un jardinier sont de 300 livres (13 l. st. 2/6 d.), de 150 livres (7 l. st.) pour un domestique ordinaire, de 75 à 90 livres (3 l. st. 18/9 d.) pour une cuisinière bourgeoise, de 60 à 70 livres (3 l. st. 1/3 d.) pour une bonne. Une belle maison bourgeoise se loue de 7 à 800 livres (35 l. st.). — 10 milles.

Le 3. — Pris congé de l’hospitalier baron de la Tour d’Aigues et retourné à Aix avec M. Gibelin. — 20 milles.

Le 4. — Jusqu’à Marseille il n’y a que des montagnes, mais beaucoup sont plantées de vignes et d’oliviers, l’aspect cependant est nu et sans intérêt. La plus