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RETOUR D’ITALIE

Le 21 décembre. — Jour le plus court de l’année pour une expédition qui eût demandé tout le contraire, le passage du mont Cenis, sur lequel tant de choses ont été écrites. Pour ceux que la lecture a remplis de l’attente de quelque chose de sublime, c’est une illusion aussi grande qu’on en peut trouver dans les romans ; si l’on en croyait les voyageurs, la descente en ramassant sur la neige se fait avec la rapidité de l’éclair ; mon malheur ne me permit pas de rencontrer quelque chose d’aussi merveilleux. À la Grande-Croix, nous nous assîmes entre quatre bâtons parés du nom de traîneau, on y attelle une mule, et un conducteur qui marche entre l’animal et le traîneau sert principalement à fouetter de neige la figure du voyageur. Arrivés au précipice qui mène à Lanebourg (Lans-le-Bourg), on renvoie la mule et on commence à ramasser. Le poids de deux personnes, le guide s’étant assis à l’avant du traîneau pour le diriger avec ses talons dans la neige, est suffisant à mettre le tout en mouvement. Pendant la plus grande partie de la route, il se contente de suivre très modestement le sentier des mules, mais de temps en temps, pour éviter un détour, il prend la droite ligne, et alors le mouvement est assez rapide pour être agréable. Les guides pourraient raccourcir