Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/403

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ANNÉE 1790

1er janvier. — Nevers a un bel aspect, se dressant avec orgueil sur les bords de la Loire ; mais après l’entrée, elle est comme mille autres villes. Vues de loin, toutes ressemblent à un groupe de femmes se pressant l’une contre l’autre ; vous voyez ondoyer leurs plumes et étinceler leurs diamants ; vous croyez ces ornements des signes certains de la beauté ; mais approchez, vous reconnaîtrez trop souvent l’argile commune. Vaste panorama au nord de la montagne qui descend à Pougues et, après Pouilly, beau paysage où serpente la Loire. — 75 milles.

Le 2. — Briare. Le canal annonce les heureux effets de l’industrie. Nous quittons ici la Loire. Sur toute la route, la campagne est très variée, sèche en grande partie ; des rivières, des collines, des bois, la rendent fort agréable ; mais presque partout le sol est pauvre. Passé en vue de nombreux châteaux, parmi lesquels il en a de beaux. Couché à Nemours, chez un aubergiste surpassant en friponnerie tous ceux que nous avions rencontrés en Italie comme en France. Notre souper se composait de : une soupe maigre, une perdrix et un poulet rôtis, un plat de céleri, un petit chou-fleur, deux bouteilles de méchant vin du pays et un