Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/404

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dessert consistant en deux biscuits et quatre pommes. Voici la note : Potage 1 l. 10 s. — Perdrix, 2 l. 10 s. — Poulet, 2 l. — Céleri, 1 l. 4 s. — Chou-fleur, 2 l. — Pain et dessert, 2 l. — Feu et appartement, 6 l. — Total, 19 l. 8 s. Nous eûmes beau nous récrier sur ce vol, ce fut en vain. Nous insistâmes alors pour qu’il acquittât sa note, ce qu’il fit de mauvaise grâce en mettant à l’Étoile, Foulliare. Mais comme, en nous menant à l’auberge, on ne nous avait pas annoncé l’Étoile, mais l’Écu de France, nous soupçonnions quelque duperie ; effectivement, nous vîmes, en sortant de la maison pour l’examiner, que l’enseigne était bien celle de l’Écu, et on nous apprit que le nom de ce coquin était Roux au lieu de Foulliare. Il ne s’attendait pas à être ainsi démasqué, non plus qu’au torrent d’injures et de reproches qui nous échappa sur son infâme conduite ; mais il se sauva à toutes jambes et fut se cacher jusqu’à notre départ. En bonne conscience, on doit au monde de noter un tel gredin. — 60 milles.

Le 3. — Traversé la forêt de Fontainebleau, gagné Melun, puis Paris. Les soixante postes de Lyon à Paris, équivalant à 300 milles anglais, nous reviennent, y compris les trois louis du loyer de la chaise (vieux cabriolet français à deux roues) et les dépenses d’auberge, etc., à 15 liv. st., soit 1 sh. par mille ou 6 d. par mille et par tête. À Paris, je me dirigeai immédiatement vers mon ancienne demeure, l’hôtel de Larochefoucauld ; j’avais reçu à Lyon une lettre du duc de Liancourt, par laquelle il me priait de me considérer dans son hôtel comme chez moi, ainsi que je le faisais du temps de sa regrettable mère, la duchesse d’Estissac, qui était morte pendant mon voyage en Italie. Je trouvai mon ami Lazowski en bonne santé,