Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/56

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dans les pages qui vont suivre, elles ne viennent pas d’une assurance présomptueuse du succès, sentiment propre seulement à des écrivains bien autrement populaires que je ne le suis. Quand l’éditeur se chargea de hasarder l’impression de ces notes et que celle du journal fut un peu avancée, on remit au compositeur le manuscrit entier afin de voir s’il aurait de quoi remplir soixante feuilles. Il s’en trouva cent quarante, et, le lecteur peut m’en croire, le travail auquel il fallut se livrer pour retrancher plus de la moitié de ce que j’avais écrit, ne me causa aucun regret, bien que je dusse sacrifier plusieurs chapitres qui m’avaient coûté de pénibles recherches.

L’éditeur eût imprimé le tout ; mais l’auteur, quels que soient ses autres défauts, doit être au moins exempt de se voir taxé d’une trop grande confiance dans la faveur publique puisqu’il s’est prêté aux retranchements, aussi volontiers qu’il l’avait fait à la composition de son œuvre.

Le succès de la seconde partie dépendait tellement de l’exactitude des chiffres que je ne m’en fiai pas à moi-même pour l’examen des calculs, mais à un instituteur qui passe pour s’y connaître, et j’espère qu’aucune erreur considérable ne lui sera échappée.

La révolution française était un sujet difficile, périlleux à traiter ; mais on ne pouvait la passer sous silence. J’espère que les détails que je donne et les réflexions que je hasarde seront reçus avec bienveillance, en pensant à tant d’auteurs d’une habileté et d’une réputation non communes qui ont échoué en pareille matière. Je me suis tenu si éloigné des extrêmes que c’est à peine