Page:Young - Voyages en France en 1787, 1788 et 1789.djvu/81

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les champs trahissent une agriculture pitoyable, les maisons la misère. Cependant le sol serait susceptible de grandes améliorations, si l’on savait s’y prendre ; mais c’est peut-être la propriété de quelques-uns de ces êtres brillants qui figuraient dans la cérémonie de l’autre jour à Versailles. Que Dieu m’accorde de la patience quand j’aurai à rencontrer des pays aussi abandonnés, et qu’il me pardonne les malédictions qui m’échappent contre l’absence ou l’ignorance de leurs possesseurs. Entré dans la généralité de Bourges et bientôt après dans une forêt de chênes, appartenant au comte d’Artois ; les arbres se couronnent avant d’atteindre une taille convenable. Ici finit la Sologne pauvre. Le premier aspect de Verson (Vierzon) et de ses alentours est très beau : une vallée majestueuse s’ouvre à vos pieds ; le Cheere (Cher) la suit, et l’œil le retrouve plusieurs fois pendant quelques lieues ; un soleil brillant faisait resplendir ses eaux comme une chaîne de lacs sous les ombrages d’une vaste forêt. On aperçoit Bourges sur la gauche. — 18 milles.

Le 2. — Passé le Cher et la Lave. Ponts bien construits ; belles rivières formant, avec les bois, les maisons, les bateaux, les collines adjacentes, une scène animée.

Vierzon. — Plusieurs maisons neuves, édifices en belle pierre ; la ville semble florissante et doit sans doute beaucoup à la navigation. Nous sommes actuellement en Berry, pays gouverné par une assemblée provinciale ; par conséquent, les routes sont bonnes et faites sans corvées.

La petite ville de Vatan s’occupe surtout de filature. Nous y avons bu d’excellent vin de Sancerre, généreux, haut