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Page:Yver - Cher coeur humain.djvu/112

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offrir des jours nouveaux où vous ne recevrez que des hommages. Et, dans la belle saison, il nous sera loisible d’accomplir souvent une promenade tranquille où je vous éviterai jusqu’au souci du volant. Nulle préoccupation n’effleurera jamais votre esprit ; nulle obligation ne vous sera proposée. Je veux réparer par la plus douce mollesse de vie les torts abominables que le Destin eut envers vous. Vous jouerez de l’oisiveté comme d’un sport nouveau.

— Assez, dit Olive, assez, je vous en prie !

M. de Kerpol, interdit à ce résultat de ses tendres discours, la vit, toute crispée, se lever en prononçant vertement :

— Vous me faites, monsieur, l’effet dant tortionnaire qui englue sa victime de peur qu’elle ne lui échappe.

Puis, adoucie par l’expression de malheur immense qui se marquait dans les yeux bleus du comte :

— Je ne suis pas la femme que vous croyez. Ma vertu n’a pas été si grande que de me faire accepter, dans le métier que j’ai pris, des habitudes contraires à mes goûts. Cette vie, monsieur, à laquelle vous voulez m’ôter, vous venez de me faire ressentir à quel point elle m’est chère et indispensable. Elle est la liberté ! monsieur.