Aller au contenu

Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de la vallée. Deux ou trois sons rauques de la corne, et les cheminées de l’usine apparurent toutes dorées de soleil par-dessus l’architecture en velours noir du cèdre. Marthe Natier vint au perron, et regarda froidement ces deux mécaniciens.

— Messieurs Alibert, dit le châtelain. Vous ne les reconnaissiez pas, Marthe ?

— Si, répondit Marthe, je les reconnaissais bien.

— Les moteurs ? interrogèrent les fils Alibert.

Une heure plus tard, dans la chambre où la machine qu’on n’avait pas arrêtée continuait à se convulser, pièce par pièce, de tous ses membres d’acier roulant l’un par-dessus l’autre, Samuel et Frédéric, allongés par terre en deux masses sombres, qui se relevaient parfois avec des souplesses de chat, des mouvements lents et précis, montaient les moteurs électriques en échangeant des mots rares. Elle, qui s’était cru obligé à mettre bas l’habit, se tenait debout en manches de chemise, en faux col glacé. Pour quelques gestes qu’il avait tentés afin de se rendre utile, son linge était souillé d’huile et il suffoquait dans l’atmosphère que soufflait