Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/239

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tapait. Rien ne lui plaisait tant que d’aller s’instruire près des machines. Il lui semblait que le jour où elle connaîtrait tout, comme les Alibert, elle servirait mieux les Martin d’Oyse. Dans le premier atelier, celui des brise-balles, ils trouvèrent Samuel qui cubait la salle pour savoir si l’on n’y pourrait pas faire entrer une nouvelle machine. Ses vêtements étaient déjà gris des déchets de coton que le ventilateur soufflait un peu partout, et il levait les épaules en signe d’impuissance.

— Inutile d’essayer, disait-il. On n’aurait que la place de passer entre les cylindres et le mur, la courroie nous happerait à chaque fois.

Effectivement, le brise-balle était un monument de fonte aussi considérable qu’une locomotive, et là-haut le plafond n’était pas moins encombré que le plancher, d’arbres, de roues affolées, de courroies au glissement vertigineux. Un ouvrier à l’air sagace faisait un prélèvement sur chaque balle de coton, l’offrait au plateau de la machine qui l’absorbait et le mâchait grossièrement. Après quoi, son énorme œsophage pneumatique, — ce puissant tube d’acier qui montait jusqu’au plafond, qui se recourbait, courait