Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/243

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tiers pour que la filature s’agrandisse à son aise.

— Mais ce sera loin d’être une grange ! reprit Samuel un peu froissé.

Nathalie cousait derrière le carreau de sa fenêtre. Sa figure fripée s’éclaira quand elle reconnut ce bon M. Alibert, qui lui avait rapporté l’autre jour, de Rodan, tout un plant de choux de Bruxelles géants pour son hiver.

— Regardez, monsieur, s’ils ont repris, s’ils lèvent le nez ! disait-elle en montrant ses plates-bandes.

— Madame Natier, reprit Samuel, c’est de jardinage que je viens causer avec vous. Quels arbres à fruits préférez-vous pour votre verger ?

— Oh ! je n’en manque pas ! dit la bonne femme qui désignait ses quenouilles, et ses pommiers en bordures dépouillés par l’hiver.

— Je ne parle pas de ce jardin-ci, expliqua le patron riche, mais de l’autre, celui que je fais planter dès maintenant, car c’est le temps propice. Vous n’ignorez pas, madame Natier, qu’en ce moment votre maison sort de terre. Au printemps elle sera finie, sèche, bonne à habiter. Ce jour-là vous ferez ce