Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/247

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personne. Nul ne pouvait se douter qu’à tout moment elle pensait à Chouchou avec un regret déchirant.

— Martin d’Oyse est un imbécile, disait brutalement Samuel, qui savait tout.

— C’est plutôt un déséquilibré, reprenait Frédéric.

— Le mal vient de ce qu’il a pu fuir. Fanchette est trop jolie pour n’avoir pas, s’il était ici, vaincu les idées saugrenues d’un garçon qui va chercher midi à quatorze heures, tout simplement. Il aurait fallu qu’il ne la quittât pas.

Souvent Fanchette prenait un livre pour aller travailler près de madame Martin d’Oyse. Un instinct enfantin la portait à se réfugier dans les jupes d’une femme, de la femme qui aimait le plus ce qu’elle aimait. Son livre lui servait de contenance, car elle ne savait pas tenir une aiguille. Il lui tombait des mains presque toujours. Alors elle demeurait oisive, auprès de la châtelaine, sans souffler mot.

— Vous ne vous ennuyez pas, mon enfant ? demandait madame Martin d’Oyse.

Fanchette se contentait de secouer la tête négativement.