Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/300

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agrandissaient le trou, faisant crouler à l’intérieur un ruissellement de plâtras, pendant qu’un nuage sale comme une fumée sortait du cratère.

Devant elle, debout au centre du potager, Fanchette aperçut M. Martin d’Oyse immobile, contemplant la démolition.

Sam et Freddy ne s’étaient pas trompés. Il n’y en avait pas pour longtemps à mettre par terre la vieille maison. Des tuiles et des voliges sautaient en l’air ; une des lucarnes, à laquelle on avait fait l’énucléation du châssis et des vitres, disparut en trois coups de pioche, et la façade, avec cet œil de moins et ce trou dans le crâne, devint burlesque.

Ce spectacle attira Fanchette. Il la distrayait. Elle s’amusait à voir ce toit s’effondrer, la destruction gagner la partie droite, écorner le mur, abattre la cheminée du pignon comme un château de cartes. Elle aurait voulu qu’on allât encore plus vite, donner au besoin son coup de pioche dans la muraille, comme si elle en avait eu la force, activer le désagrégement, car détruire est aussi une action qui communique la fièvre. Et elle pensait avec une satisfaction violente que, cette cabane disparue, l’usine doublée viendrait