Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/301

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jusqu’ici, recouvrirait ce terrain de ses métiers, rapporterait un argent fou. Ses frères s’enrichiraient encore. Les Martin d’Oyse ramasseraient l’or à la pelle. Une impression de puissance, de domination la prenait à la nuque à cette idée du succès, de l’argent. Que la bicoque fut vite par terre, et les bâtiments construits, et que les bobines se missent à valser. Hardi ! Plus vite, les démolisseurs !

M. Martin d’Oyse était toujours devant elle. Il n’avait pas bougé d’une ligne ; ses deux mains aux poches de son pantalon relevaient les basques de sa jaquette. Il était grand, mince et droit. Fanchette s’avança de quelques pas dont le bruit se perdit dans le ronflement de l’usine et le fracas des pierres, des briques, des tuiles qui dégringolaient. Alors elle remarqua au travers des échafaudages que les volubilis qui garnissaient le mur jaune étaient fleuris. Mais les fleurs étaient étouffées sous les gravats. La liane fragile qu’on n’avait pas pris la peine d’arracher, s’écroulerait avec le mur, s’ensevelirait elle-même.

Deux autres ouvriers, d’un grand effort de reins, attaquèrent, en y jetant l’outil lancé