Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/310

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n’était pas la première fois que les Martin d’Oyse faisaient des emprunts à des sangs qui n’étaient point le leur. Lors des guerres italiennes, le père du Martin d’Oyse qui devait plus tard héberger Henri IV avait ramené de Pavie une fille de marchands dont il avait fait sa femme. Son fils n’en avait pas moins été le plus fougueux chevalier du Béarnais. Parmi les portraits du grand salon, figuraient deux grand’mères qui n’étaient pas nées. La famille demeurait cependant une et toujours semblable. Bien plutôt, les alliances enrichissent ; les races fortes s’incorporent des éléments nouveaux sans se dénaturer. Elle comprit soudain qu’il fallait dire tant mieux si son fils héritait, en se l’assimilant, la supériorité du vieil Alibert.

— Et votre aviateur viendra-t-il au baptême ? interrogea le vieillard.

Madame Martin d’Oyse expliqua son chagrin : Philippe, qu’elle avait supplié, ne pouvait quitter le camp en ce moment. Sur le merveilleux appareil qu’il tenait de ses amis Alibert il faisait des expériences. Il ne disait pas lesquelles. Ce devait être mortellement périlleux.