Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/115

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lxix
PRÉLIMINAIRE.


ceinture. Enſuite chacun ſe retira. Sur les deux heures du matin Mohammed Aali mangea dans ſa chambre une grande aſſiette de Kicheri & ſe rendormit : il ſe lava deux heures après les mains, le viſage & les pieds, & alla faire ſa cour au Rajah vers les cinq heures. Au retour il fit pluſieurs viſites, & revint chez lui ſur les ſept heures. Le bain, le dîner & la méridienne le conduiſirent à ſix heures du ſoir, tems auquel ſes amis ſe raſſemblerent dans ſa maiſon,comme la veille, juſqu’à onze heures ou minuit.

Ce Seigneur fe donna la peine de faire lui meme les preparatifs de mon voyage ; je fus muni d’un Paravana de Raja Ram Alkaia, &z de Lettres pour le Nabab de Katek & pour Rama Pandet, fon Betha( fon fecond). Mohammed Aali, ami particulier de ce Betha, me donna pour lui uneLettre de recommandation concue dans les termes les plus prefTans ; & l’on me dit de la part du Rajah, que ſi je pouvois attendre quelques jours, j’aurois un Douli & cinq Barkandazz ( foldats armes dc fufils a meche ) : mais j’avois ſi peur d’etre trahi par quelqu’accident imprevu, que je ne voulus pas difFercr mon depart.

Je quittai Balaſſor le 30, dans l’équipage, a ma monture pres, d’un efpece d’Envoye. J’étois accompagne de deux Alkaras ( HuiiTiers a verge qui portent les ordres des grands Seigneurs ), d’un Domeftique, d’un Sais ( Palfrenier ), d’un Cuifinier & d’un Pion : les deux Alkaras ctoient aux frais du Rajah, le Pion a ceux de Mohammed Aali ; je ne devois payer mes trois Domeftiques qn’a Gangam. Je m’appercus a une coirede BalafTor que j’avois laide ma montre chez Mohammed Aali, & la regardai comme perdue. Je rifquai malgre cela d’envoyer mon Pion la chercher, 6c attendis fon retour au premier Tchoki, à une cofTe & demie de cette Ville. Le Pion trouva ma montre a. terre dans la Varangue de Mohammed Aali 3 me la rapporta, & je continuai ma route, furpris de voir un pareil trait de fiielitechez les gens que nous traitons deBarbares. À trois cofTes ie Balaſſor je rencontrai un autre Tchoki, 6c untroifieme à cinq coſſes, pres de l’Aldée de Bengania, qui forme deux Villages. Je côtoyois les montagnes, marchant