Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/175

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PRÉLIMINAIRE.

À quelques portées de fuſil de Neliceram je paſſai par Kondinkadav, petite Aldée où nous avions un Poſte de Cipayes ſoutenus par quelques Blancs. Les montagnes de Cardamon me parurent aller au Nord. À une demie-heure de chemin de-là je trouvai les limites des poſſeſſions de la Compagnie.

On rencontre enſuite à quelque diſtance au Nord le Fort de Madrangaye, que les François prirent en 1751, & abandonnerent en 1756. Près de là eſt une chaîne de montagnes aſſez baſſes, qui tournent de l’Eſt au Nord-Oueſt. Je paſſai la Riviere de Neliceram en tonne. Au delà, le Pays juſqu’a Dekle eſt inculte ; mais la ſituation en eſt belle. Areikerao, autre Poſte, toujours au Nord, eſt ſur une des petites montagnes dont je viens de parler, a trois quarts de lieue de la mer. On trouve a une lieue de la Madikaye, Fort occupe par des Nairs, St dont les François ſe ſont empares deux fois. Le terrein où ſont ſitués ces différens Poſtes appartenoit alors au premier Roi de Neliceram.

À un quart de lieue environ de Madikaye eſt Pongaye, premier Poſte du Canara. Cet endroit eſt défendu par un Fort en pierre & en terre, flanqué de onze baſtions. La porte eſt au Nord. L’angle de l’Eſt eſt protégé par une plate-forme garnie de huit canons, eſpece de Pate que les Canarins ont élevé dans le Fort par le conſeil des Anglois. La Courtine du Sud eſt plus longue que les autres. À un quart d’heure de chemin de-là je m’arrêtai un moment pour jouir du coup d’œil que le Pays me préſentoit. À l’Eſt s’élevoit un amphithéâtre de montagnes de différentes hauteurs, qui contraſtoient parfaitement avec les bas-fonds de l’Oueſt. Le Pays hors des lieux habites étoit inculte, on ne rencontroit ſur la route que des Lingams de pierre. Un de mes Cipayes mandé par le Gouverneur de Pongaye, alla déclarer qui j’étois, & que la ſimple curiofité étoit le motif de mes Voyages.

Après avoir marché une heure, je me trouvai à Ajenour, Aldée Maure aſſez conſidérable avec une Moſquée. Entre Pongaye & Ajenour, je m’éloignai un peu dans l’Oueſt pour aller voir une pierre qu’on m’avoit dit marquer ancien-