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DISCOURS

Le Commandant du Fort, M. Doudan, à qui je remis les Lettres de M. Bourguenoud, me donna deux Cipayes François ; l’Employé chargé des affaires de la Compagnie, deux Paliagars Indiens qui devoient me ſervir de guides &. de ſauve-gardes, & je continuai le 4, à pied, ma route dans le Nord.

    ce tems l’embouchure de la riviere de Neliceram s’eſt retiree de cinq cens toiſes dans le Sud-Eſt. Elle empiete continuellement de ce côté, & des vieillards de ſoixante ans m’ont dit avoir vû l’ancienne embouchure, qui avoir trois cens toiſes de large, à trois lieues & demie Malabares (environ ſix lieues Francoiſes) de la nouvelle. Au bout de la premiere Iſle (l’Iſle de ſable) la riviere eſt reſſerrée par une langue de terre conſiderable ſuivie de la ſecondc Iſle. Les montagnes continnent dans la meme direction:au bout de l’Iſle longue (la troilieme Iſle) elles paroiflent aller du Sud Eft au Nord Nord-Oueft. La riviere va toujours dans le Nord. Dela le Mont Delli paroit dans le Sud-Eft. C’eft aufli fa pofition a l’egard de la quatrieme Iſle.

    Matelaye eſt vis-à-vis la cinquieme Iſle. Ce n’étoit lorſque j’y paſſai qu’une eſpèce d’enceinte quarrée fortifiée, ſituée au Nord-Eſt un quart Eſt, ayant les montagnes au Nord Nord-Oueſt.

    Le Fort de Neliceram eſt le centre d’un entourrage de quinze cens toiſes. Voici ſa poſition à l’égard des lieux voiſins, telle qu’elle a été relevée par M. de Palmas.

    Neliceram a au Nord Kondinkadav ; la montagne de Tricounou au Nord-Eft, trois degres Eft ; la montagne de Chatot, a I’Eft un quart Nord-Eft ; la montagne de Cheroutour (Biroumaley), a l’Eft un quart Sud-Eft, trois degres Sud ; le Retranchement de Moly, fur la montagne de Niacounou, au Sud-Eft un quart Eft, deux degres Eft ; la cioupe de la montagne de Matelaye au Sud-Eft un quarc Sud, trois degrds Sud ; Palicounou au Sud un quart Sud-Eft, trois degre’s Sud.

    La montagne de Biroumaley dontje viens de parler, eft a un grand quart de lieue de Neliceram : elle fut priſe en 1755 ſur le Roi de ce dernier endroit, qui s’en étoit emparé pour ſe rendre maître de la récolte des Nelis, ſans rien payer à la Compagnie. II n’y avoit alors ni Fort ni Aldée. Elle eſt baignée par une riviere qui deſcendant du Nord-Eſt, des montagnes, paſſe à Palaye, & ſe jette a l’Oueſt Nord-Oueſt dans celle de Neliceram. La riviere de Palaye eſt profonde : on y voit des Caimans. Au-dela de Palaye, au Nord Nord-Eſt, eſt Canour, Fort en terre, & trois quarts de lieue plus loin Podar, Fort conſtruit en pierre. Le coins de la riviere eſt enſuite à-peu-près Eſt & Oueſt. Le pied de la montagne de Biroumaley eſt encore arroſé par un bras de la riviere de Neliceram, qui ſe jette dans celle de Palaye. Un autre bras de la premiere riviere pafTe a Matelaye, tourne enfuite du Sud-Eft a l’Eſt Nord-Eſt, & ſe jette dans celle de Palaye.

    Voici la route par terre de Ramaraly à Neliceram, telle qu’elle m’a etc donnée par l’Écrivain Noir de ce dernier endroit. Elle eſt par heures meſurées au ſable. De Neliceram à Tchanderoutti, une heure de chemin ; de-là à Touroutti, une heure ; delà à Palicounou, deux heures ; delà à Matelaye, une heure (à une heure environ de chemin, à l’Eſt de ce dernier endroit, eſt Polikotou, Ville dépendante du premier Roi de Neliceram) ; de Matelaye à Padinaye, une heure : c’eſt dans cette Aldée que réſide le premier Roi de Neliceram ; il y a un grand bafar de Maures. De Padinaye a Cavaye, deux heures ; delà à Ramataly, une demie heure de tonne : ce qui fait près de neuf heures, qui reviennent environ à ſix heures Françoifes.