Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/275

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ser après toutes les autres. » Je l’ai embrassé sur les deux joues, & nous avons soupé ensemble. Voilà comment il faut aimer.

Je suis sorti de mon accablement, j’ai regardé le lieu où je me trouvais. Alors seulement, j’ai vu la saleté du bouge, j’ai senti l’odeur de musc & de graillon. Toute ma fièvre était tombée, j’ai compris la honte de ma présence aux pieds de la vieille impure. Les paroles qu’elle m’avait dites & que ma mémoire gardait, se sont précisées, effrayantes, dans ma pensée qui les tournait auparavant sans les comprendre.

Je n’ai pas eu la force de descendre jusqu’à ma chambre. Je me suis assis sur une marche, & j’ai pleuré tout le sang de mon cœur.