Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/328

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néant insondable. Ce calme, ce néant se sont éclairés ; les ténèbres ont frémi & se sont repliées lentement, laissant voir leurs mystères ; l’effroi de l’ombre a fait place à l’espérance de la clarté naissante. Tout le ciel s’est enflammé peu à peu ; il a eu des teintes roses, douces comme des sourires ; il s’est creusé dans la lumière pâle, laissant voir Dieu à cette heure matinale & transparente. Et moi, seul, en face de ce déchirement de la nuit, de cette naissance lente & majestueuse du jour, je me suis senti au cœur une force jeune, invincible, un espoir immense.

Frères, c’était l’aurore.

FIN