À Pierre de Ronsard (Guaita)
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À Pierre de Ronsard
Tu feus docte ouurier : le scisel sçeus tenir
Par quoy la rime d’or est faicte étincellante.
Tu cogneus en quels cieulx, comme une estoile lente,
La belle œuure se lèue aux peuples à venir.
Car le coursier Pégaze, oyant lequel hanir,
Par sa bride tu prins d’une main point tremblante
Et planas sur l’Enuie à la geule sanglante
Qui soy-mesme salit, cuidant d’aultres ternir.
Quels lauriers verdiffans fleurit la gloire ardeuë,
Ceulx-là premier cueillis, en la riche eftendeuë
Où ton génie ardent te fouffrit prendre effor.
Ton fantôfme ung chafcun d’ung poète deuine,
A caufe de fa ioue, où paroit rofe encor
Le fuçon careffant de la Mufe diuine.
- Décembre 1883.
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