À genoux/Silence d’Automne

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Alphonse Lemerre (p. 194-196).

XVIII

SILENCE D’AUTOMNE

(PANTOUM)


Ô silence des soirs mystérieux d’automne
Quels accords d’harmonie horribles tu contiens,
Silence des grands soirs fidèle et monotone !
Est-il des chants plus doux à l’âme que les tiens ?

Quels accords d’harmonie horribles tu contiens,
Silence des grands soirs monotone et fidèle !
Est-il des chants plus doux à l’âme que les tiens ?
Je me rappelle un soir que j’étais seul près d’elle.


Silence des grands soirs monotone et fidèle,
Garde en toi pour toujours ce souvenir divin.
Je me rappelle un soir que j’étais seul près d’elle,
Un soir mélancolique au milieu du ravin.

Garde en toi pour toujours ce souvenir divin,
Il tombait de la lune un fleuve d’améthystes.
Un soir mélancolique au milieu du ravin.
Oh ! comme par moments les cœurs deviennent tristes !

Il tombait de la lune un fleuve d’améthystes.
Les arbres en étaient éblouis et charmés.
Oh ! comme par moments les cœurs deviennent tristes !
Te souvient-il qu’un jour nous nous sommes aimés ?

Les arbres en étaient éblouis et charmés.
Il passait sous les bois d’anciens accords de lyres.
Te souvient-il qu’un jour nous nous sommes aimés ?
Ô sainte extase ! ô joie immortelle ! ô délires !

Il passait sous les bois d’anciens accords de lyres
Morts autrefois et puis ressuscites par nous,
Ô sainte extase ! ô joie immortelle ! ô délires !
Ô silence des soirs, tes chants sont les plus doux.


Morts autrefois et puis ressuscités par nous,
Tes chants sonnent divins dans l’éther monotone.
Ô silence des soirs, tes chants sont les plus doux,
Ô silence des soirs mystérieux d’automne !