À tire-d’aile (Jacques Normand)/40

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Calmann Lévy, éditeur (p. 171-172).

VI

MEA CULPA.


À MADAME X…


Meâ culpâ ! J’ai commis envers vous,
Sans y penser, un crime épouvantable :
« Un sonnet seul peut sauver le coupable ! »
M’avez-vous dit : soit ! exécutons-nous !

Je prends la plume et tire les verrous…
Mais aussitôt votre image adorable
— Rêve charmant ! — vient s’asseoir à ma table,
Et votre robe a frôlé mes genoux !


Auprès de moi votre tête se penche :
Et cependant, couvrant la page blanche,
Le sonnet va, trotte à pas résolus…

En l’écrivant, c’est à vous que je pense :
Trouvez-moi donc une autre pénitence
Si vous voulez que je ne pèche plus.