À travers le Grönland/21

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DINER ET OBSERVATION DE LA LATITUDE SUR L’INLANDSIS.
(DESSIN D’E. NIELSEN, D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.)


CHAPITRE XIX

tempête dans l’intérieur du grönland — notre vie sur l’inlandsis



Il n’était pas précisément agréable d’être exposé toute la journée à des températures de 20 à 50 degrés au-dessous de zéro. De fines lamelles de glace nous collaient les lèvres et nous empêchaient presque de parler ; dans la barbe et les cheveux se formaient également des glaçons, et à la fin de l’étape, barbe, cheveux, bonnet et vêtements étaient solidement soudés ensemble par un ciment de glace. Le mieux aurait été de se raser, mais dans notre situation ces soins de toilette auraient pris trop de temps. Mon journal de voyage contient les passages suivants, relatifs à la température :

« Le 4 septembre, matinée ensoleillée, pas un souffle de vent ; durant la nuit, chute de neige. Le soleil luit sur l’infinie plaine blanche ; sous cette belle lumière les cristaux de glace brillent comme des diamants. Dans l’après-midi, un vent piquant du nord-ouest s’élève en soulevant sur l’inlandsis des tourbillons de fine poussière neigeuse. C’est un chasse-neige. Le ciel se découvre et le froid devient plus vif. Le thermomètre s’abaisse à —19° C. Le vent augmente toujours et souffle bientôt en tempête. Il n’en faut pas moins continuer la route, au prix de quelles souffrances, vous le devinez ; les plus minutieuses précautions deviennent nécessaires pour éviter les congélations.

Tout à coup je m’aperçois que j’ai le nez gelé ; en le frictionnant avec de la neige je parviens heureusement à rétablir la circulation. Au moment où je me crois sauvé, je suis « pincé » au cou ; nouvelles frictions avec de la neige, suivies également d’un bon résultat. Je ne suis pas encore à la fin de mes maux : le froid me cause maintenant de violentes douleurs abdominales ; Sverdrup n’est pas. dans un meilleur état, et ceux qui marchent derrière nous doivent également beaucoup souffrir. Avec quel plaisir ce soir-là nous entrons dans la tente et mangeons un excellent ragoût bien chaud !

Le lendemain matin le vent est tombé. Dans l’après-midi voici de nouveau la tempête. Toute la journée et toute la nuit suivante l’ouragan continue ; au début il souffle du sud-ouest, puis peu à peu il descend au sud. Demain nous pourrons probablement faire de la voile. Cette espérance nous réjouit tous. Hélas ! le lendemain matin, 6 septembre, calme presque complet. Dans l’après-midi le vent s’élève de nouveau. À midi il vient en plein du sud. Je songeai alors à faire hisser les voiles sur les traîneaux, mais mes compagnons ne furent pas de cet avis ; la pensée d’établir le gréement ne leur souriait guère. Combien je regrettai de n’avoir pas insisté, lorsque dans l’après-midi la brise augmenta de force en remontant vers l’est ! Maintenant elle souffle en tempête de l’est-sud-est et même de l’est. Nous filons rapidement vers l’ouest, poussés par ce vent arrière et entraînés par la pente, assez sensible dans ces parages. L’air est obscurci par d’épais tourbillons de neige : à vingt pas nous ne distinguons rien ; pour que la queue de la colonne ne vienne pas à s’égarer, nous sommes obligés à des haltes fréquentes.

Le soir, avec cet ouragan, jugez s’il est facile de dresser la tente ! Plusieurs d’entre nous, qui le matin ne s’étaient pas très chaudement vêtus, doivent se déshabiller pour prendre sur eux tous les vêtements ; je vous laisse à penser si par un temps pareil cette toilette est agréable ! En me livrant à cette opération, j’ai la main gauche à moitié gelée et c’est avec les plus grandes peines que je réussis à boutonner mes vêtements. Chassées par le vent, de fines particules pénètrent par tous les interstices des habits ; nous avons la sensation de marcher nus au milieu de l’ouragan.


LE SOUPER DANS LA TENTE.
(DESSIN D’E. NIELSEN.)

En dépit de la tempête, la tente est dressée. La neige tombe dans notre abri en telle quantité qu’il est impossible d’allumer la lampe : il faut se contenter d’un souper froid, composé de biscuit, de pâté de foie et de pemmican. Nous nous enfouissons dans nos sacs de couchage pour manger ; aussitôt après, nous nous endormons profondément pendant que la tourmente fait rage au dehors. L’étape de la journée avait été longue : nous l’estimions à environ 45 kilomètres (en réalité nous n’en avions parcouru que 28).

Toute la nuit, ouragan ; le vent monte vers l’est. Le lendemain 7 septembre, je suis réveillé par un bruit insolite, produit par une des cordes de la tente, secouée par le vent. Le vent souffle avec une violence extraordinaire, à chaque moment je m’attends à voir notre abri enlevé et mis en pièces. Avec quelques sacs je consolide le côté exposé à la tempête ; cela est bien insuffisant : d’un moment à l’autre cette partie de la tente peut céder. Que ferons-nous si cette catastrophe se produit ? Pour le moment, le mieux est de se blottir au chaud dans les sacs.

Espérons que le vent tombera : en attendant le calme, j’allume la lampe et prépare le déjeuner.

La tempête diminue ; nous songeons alors à nous mettre en route. Nous nous habillons en conséquence et préparons le gréement du traîneau. Balto, qui est le premier prêt, sort de la tente, ce qui, soit dit en passant, n’est pas précisément facile, à cause des monceaux de neige accumulés parle vent contre la porte. Il n’est pas longtemps dehors ; quelques secondes après être parti, il rentre tout blanc. « Pour aujourd’hui c’est impossible », nous dit-il dès qu’il peut parler. Je passe à mon tour la tête hors de notre abri : « Oui, Balto a raison ». Les tourbillons de neige fument au-dessus de l’inlandsis comme l’embrun chassé par une grosse tempête sur la mer.

On consolide la tente, puis on va chercher des vivres dans les traîneaux, avant qu’ils soient ensevelis profondément sous la neige. Chargés d’aller aux provisions, Balto et Kristiansen s’habillent chaudement, en ayant soin de fermer toutes les ouvertures des vêtements pouvant donner passage à la neige. À peine l’un d’eux a-t-il fait quelques pas qu’il disparaît dans des tourbillons. Les traîneaux sont recouverts d’une couche épaisse et ce n’est pas une petite besogne de les dégager.

Kristiansen s’occupe ensuite d’assujettir la tente à l’aide de cordes. Pendant qu’il se livre à ce travail, le vent devient encore plus violent ; pour ne pas être enlevé, notre compagnon doit s’accroupir. À l’intérieur nous soutenons par des ski le côté de la lente battu par la tempête, et consolidons le bâton de faîtage ; grâce à ces précautions, nous sommes relativement en sécurité. Nous bouchons ensuite tous les interstices et toutes les ouvertures ; néanmoins peu à peu des monceaux de neige s’amassent dans notre intérieur. Une épaisse couche en avait été amoncelée contre notre tente et la protégeait contre l’ouragan. Tout à coup, vers midi, calme plat. La tempête n’est pas encore terminée, nous le savons par expérience, une saule de vent se prépare ; dans quelque temps le vent soufflera plus terrible qu’auparavant. Nous attendons la tourmente. Elle ne vient pas vite, et quelques-uns proposent déjà de partir. Subitement un léger souffle se fait sentir du nord-ouest, puis bientôt arrivent des rafales plus violentés encore qu’auparavant. Maintenant la tempête souffle juste devant la porte de la tente et chasse sur nous des tourbillons de neige. Balto avait profité de l’embellie pour remplir de névé le bidon de la lampe ; surpris par l’ouragan, il ne put retrouver son chemin qu’à grand’peine.

Il faut s’occuper encore une fois de consolider notre abri. Le côté exposé actuellement au vent est la partie faible de la tente : aussi agitons-nous la question de la changer de place.

Avec les ski, les bâtons, les raquettes, nous renforçons la toile, et avec des sacs, des vêtements, nous bouchons la porte aussi bien que possible. Toutes les ouvertures sont maintenant fermées, et il serait impossible de sortir si cela devenait nécessaire.

Nous préparons du café, et après l’avoir pris nous nous blottissons dans les sacs de couchage. Pour passer le temps, les fumeurs ont aujourd’hui la permission de fumer une pipe.

Seul Ravna est triste et ne cesse de répéter, lorsque j’essaye de le rassurer : « J’ai vécu sur les montagnes et je sais bien que les tempêtes d’automne durent longtemps ». Rien ne peut faire démordre le bonhomme de son idée fixe.

Le lendemain matin le vent a molli et nous pouvons poursuivre notre route. Avant de sortir de la lente, il faut déblayer la couche de neige qui l’ensevelit presque jusqu’au sommet. Les traîneaux sont également enfouis sous des monceaux de névé. Les préparatifs du départ sont assez longs et le traînage particulièrement pénible.

Le journal de Balto contient le passage suivant, qu’il me paraît intéressant de reproduire ici :

« Le temps est affreux, écrit-il. Pendant toute la journée, tourmente et chasse-neige. Nous n’en continuons pas moins la marche jusqu’au soir. Au début le vent souffle du nord (Balto commet ici une erreur, la tempête venait alors du sud), bientôt il saute à l’est. Le lendemain matin, après avoir bu le café, un homme veut sortir ; à peine a-t-il ouvert la porte de la tente, qu’il rentre bien vite. Un vent terrible empêche pour ainsi dire de marcher.

« Je prends alors un vêtement, m’en enveloppe la tête en ne laissant qu’un petit jour pour les yeux, et me hasarde dehors. Je cherche en vain les traîneaux, ils sont tout enfouis sous la neige. Lorsque je veux retourner dans la tente, impossible de retrouver mon chemin ; je ne vois rien à quelques pas devant moi et dois me guider sur les cris de mes compagnons. La tente est à moitié enterrée sous d’épais monceaux de neige. Le lendemain le temps était beau. Avant de nous mettre en marche il fallut travailler longtemps pour arriver à dégager nos bagages. »

Durant cette partie du voyage notre vie est très monotone ; aucun incident particulier à signaler.

Très peu agréable est la fonction de cuisinier : celui qui a cette charge doit se lever une heure avant les autres. Nous nous réveillons la tête couverte de glace et de givre, produit de la congélation de la vapeur d’eau contenue dans l’haleine. Une fois hors du « lit », on se trouve dans une pièce où la température est d’environ 40 degrés au-dessous de zéro, et où tous les murs, excepté celui exposé au vent, sont couverts de givre. Maintenant il s’agit d’allumer le réchaud. La manipulation d’un objet en métal par une pareille température n’est ni agréable ni aisée ; il est non moins difficile de remplir la lampe et d’arranger les mèches. Pour qu’elles brûlent, il est nécessaire qu’elles soient convenablement imbibées d’alcool, et dans ces préparatifs il vous coule de l’esprit-de-vin sur les doigts : par un pareil froid, vous risquez ainsi de vous faire de graves brûlures. Afin que les mèches fussent toujours sèches, j’avais l’habitude de les porter dans la poche de mon pantalon.

Lorsque la lampe est allumée, il faut surveiller la flamme et l’empêcher de monter trop haut. Sans cette précaution, le réservoir s’échaufferait rapidement et pourrait faire explosion. Nous évitons un tel accident en jetant de la neige sur la lampe. D’autre part, la flamme doit cependant être assez ardente, afin que la cuisson ne soit pas trop longue. Quand le thé ou’le chocolat est prêt, je réveille les autres, nous déjeunons, bien enveloppés dans les sacs. Le repas achevé, on fait rapidement les préparatifs du départ, on nettoie les patins des traîneaux, on abat la tente, charge les bagages, fait des observations, puis en route !

Après quelques heures de marche, halte et second déjeuner, composé d’une tablette de chocolat à la viande pour chaque homme. Une fois réconfortés, nous continuons jusqu’à l’heure du dîner. Nous avalons rapidement ce repas, assis sur les traîneaux, puis repartons. Dans l’après-midi, collation composée également de tablettes de chocolat à la viande. A cinq heures, seconde collation. Nous marchons ensuite jusqu’au moment où le campement est établi, avec une petite halte pour prendre une nouvelle tablette de chocolat.

Sur l’inlandsis il n’était pas précisément agréable de faire des observations astronomiques. Le maniement des instruments était particulièrement difficile avec les moufles épaisses dont nous devions avoir les mains garnies. Lorsque les observations devaient être prises avec le degré de précision le plus rigoureux, nous nous dégantions : mais en pareille circonstance il fallait veiller à ce que les doigts ne restassent pas attachés au métal. Nos observations au sextant comme au théodolite furent toujours très exactes. L’observation avec le sextant et l’horizon artificiel était surtout délicate ; le vent amoncelait rapidement de la neige sur le toit recouvrant le bain de mercure, et si l’on voulait voir quelque chose il fallait se hâter.

Dès que nous nous étions arrêtés pour camper, tout le monde travaillait à dresser la tente et à renforcer par des prélarts la partie de notre abri exposée au vent. Le soir, le seul travail de Ravna, et, je peux dire, le seul auquel il se soit livré pendant tout le voyage, à part celui du halage, était de remplir de neige le bidon. Sa longue expérience des montagnes lui avait appris à reconnaître la neige qui fond le plus rapidement. Aussitôt que la caravane s’est arrêtée, le bonhomme s’en va sans mol dire à l’écart avec la gamelle, et creuse un trou pour arriver à la vieille neige, dont la fusion produit une plus grande quantité d’eau que celle de la neige fraîche. Ce travail terminé, Ravna rapporte l’appareil au campement, puis, si la tente est déjà dressée, va s’accroupir dans un coin pour ne plus bouger jusqu’au moment où le souper sera prêt. Ce ne fut qu’après lui avoir commandé bien des fois ce service que notre homme se décida à l’accomplir sans attendre que je lui en eusse donné l’ordre.

Pendant notre voyage à travers l’inlandsis, les heures les plus agréables étaient sans contredit celles que nous passions le soir sous la tente, autour de la lampe, accroupis sur nos sacs. Avant d’entrer dans notre chambre à coucher, chacun devait secouer soigneusement ses vêtements pour ne pas y apporter de neige. Quels qu’eussent été les fatigues de la journée, le froid et les difficultés, toutes ces peines étaient oubliées une fois que nous nous trouvions à l’abri.

Lorsque le repas est servi à la lueur tremblotante de notre bougie, nous sommes les gens les plus heureux du monde. Après le souper on nettoie le bidon qui a servi à la cuisine, on le remplit de neige, puis on casse le chocolat, de manière que tout soit prêt pour le déjeuner du lendemain. Cela fait, on se glisse dans les sacs, on les ferme le plus hermétiquement possible et bientôt on s’endort.

Toutes les questions relatives à la nourriture tenaient une large place dans nos pensées. Le plus grand plaisir que nous eussions pu avoir aurait été de manger à notre faim ; le lard surtout était l’objet de nos désirs les plus ardents ; comme je l’ai dit plus haut, nous n’avions emporté qu’une petite quantité de graisse. Chacun de nous recevait par semaine une ration de 250 grammes de beurre ; aussi longtemps qu’il nous en resta, rien ne nous sembla aussi bon que d’en avaler de gros morceaux. Pour quelques-uns, le plaisir ne durait pas longtemps : Kristiansen mangeait toute sa ration le premier jour.

Nous avions une telle envie d’aliments gras que Sverdrup me demanda un jour à boire l’huile servant au graissage des chaussures.

Toutes les rations étaient soigneusement pesées. Elles étaient d’un kilogramme par jour et par homme. Quand nous approchâmes de la côte occidentale, la viande séchée fut laissée à discrétion, néanmoins nous ne parvînmes jamais à satisfaire notre faim. A notre retour en Norvège, on demanda un jour à Balto s’il n’avait jamais été rassasié. « . Non, répondit-il, j’avais toujours faim. Vous en souvient-il, dit-il en s’adressant à Sverdrup, un jour, lorsque nous avions une double ration, je vous demandai après le repas si vous n’aviez plus faim. « Non, m’avez-vous répondu, je suis encore affamé comme un loup. »

Voici nos menus pour chaque repas :

Déjeuner. Chocolat cuit à l’eau (lorsque le chocolat fut épuisé, je servis du thé avec du sucre), biscuit à la viande, knækkebrod[1], pâté de foie et pemmican.

Dîner. Knækkebrod, pâté de foie et pemmican.

Dessert : deux biscuits de mer et un peu de jus de citron avec du sucre.

Collation. Knækkebrod ou biscuits de viande, pâté de foie et pemmican.

Souper. Soupe de légumes, biscuits de viande et pemmican. En guise de soupe je préparai souvent un ragoût de viande et de biscuit, plat excellent, je vous assure. Quelquefois nous bûmes du thé au lieu de soupe.

Naturellement chacun était libre de manger son beurre quand bon lui semblait. La majorité le mangeait l’après-midi, cet aliment apaisant la soif.

La manière dont nous cuisinions n’eût guère satisfait les délicats. Sur le glacier, l’eau étant rare, nous ne pouvions laver le bidon servant de casserole : cette opération aurait du reste été pénible par le froid auquel nous étions exposés. Le soir, après avoir fait cuire soit la soupe, soit le ragoût, on accordait comme une faveur, à un des aides cuisiniers, le droit de recueillir la sauce encore adhérente aux parois du vase. Généralement Balto jouissait de ce privilège et il s’acquittait de la besogne en conscience. Avec la langue et les doigts, il rendait le bidon absolument luisant, mais il ne pouvait jamais en atteindre le fond, et dans cette partie restaient toujours quelques menus morceaux de viande ou de légumes.

Le même bidon servait ensuite à la préparation du thé et du chocolat. On y trouvait par conséquent une macédoine composée de feuilles de thé, de morceaux de chocolat et de graisse, dont nous nous régalions.

Sur l’inlandsis une denrée presque aussi recherchée que le beurre était le tabac. Un de nous offrit un jour 2 fr. 80 pour une seule pincée de cette précieuse substance. La petite ration distribuée chaque dimanche était reçue avec une joie que je ne puis décrire. Toutes les fatigues étaient alors oubliées et tous les visages souriants. Que de précautions on prenait pour ne pas en perdre la plus petite parcelle ! On fumait d’abord le tabac avec recueillement, puis, une fois la pipe vide, on essayait de tirer quelques bouffées de la cendre ; pour prolonger le plaisir, les enragés en arrivaient à brûler le fourneau de leur pipe. Après cela il y en avait pour une semaine. Les incorrigibles fumaient dans l’intervalle des débris de corde et de la ficelle. Nous n’avions pas de chique, et plusieurs d’entre nous y suppléaient en mastiquant de gros morceaux de corde. Pour faciliter la salivation je mâchonnais pendant la marche des morceaux de bois, surtout du merisier, dont étaient faites les raquettes norvégiennes. Je ne saurais dire le plaisir que nous trouvions dans ces chiques d’espèce inusitée jusqu’alors.


PESAGE DES RATIONS SUR L’INLANDSIS.
(DESSIN D’A. BLOCH, D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE.)

  1. Galette suédoise. (Note du trad.)