Études de pédagogie contemporaine, par C. Cassau

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Études de pédagogie contemporaine, par C. Cassau
Revue pédagogique, second semestre 1885 (p. 79-80).

Beiträge zur Pädagogik der Gegenwart, Gesammelte pädagogische Aufsätze, von Karl Cassau ; Langensalza, Grossler, éditeur, 2 vol. (Études de pédagogie contemporaine, par C. Cassau, maître à l’école moyenne de Lüneburg). M. Cassau est un écrivain fécond, qui inonde de ses productions un nombre considérable de journaux pédagogiques allemands. Au bout d’un certain temps, il recueille ses articles dispersés et en compose des volumes. C’est ainsi qu’il a écrit ses ouvrages sur la Pédagogie des anciens, sur Frédéric Frœbel ; c’est ainsi qu’il a composé les deux nouveaux volumes parus à Langensalza.

Les intentions de cet auteur, sans contredit, sont excellentes : mais ses écrits le sont moins. Dittes les juge très sévèrement dans son Pœdagogium. Il les traite d’ouvrages d’écolier, et leur reproche d’être remplis de trivialités, d’emphase, de contradictions flagrantes.

Il est certain que les deux volumes dont nous venons de décrire le titre renferment bien des longueurs, bien des banalités et des répétitions, et qu’ils ne contribueront pas à renouveler le champ de la pédagogie.

Ils traitent tour à tour de la pédagogie générale, de la pédagogie pratique, de l’histoire de la pédagogie et des jardins d’enfants. Le tout un peu pêle-mêle, car, malgré les divisions de la table des matières, les parties empiètent fréquemment l’une sur l’autre. Le principal reproche à faire à cet ouvrage, comme à un si grand nombre d’ouvrages pédagogiques de l’Allemagne, c’est le vice de ces grandes phrases creuses et les décevantes promesses des titres de chapitres. Quand, alléché par un de ces titres à effet, vous lisez ces longues et lourdes pages, vous êtes frappé du peu d’idées précises, du peu de profit réel que vous y rencontrez.

Et c’est vraiment dommage, car les sujets sont dignes d’intérêt et pourraient offrir matière à d’utiles réflexions : « Quel est le but de l’éducation ? Comment faire l’éducation de la pensée ? Avons-nous une volonté libre et peut-on faire l’éducation de la volonté ? Quel est le point de vue qui doit dominer dans l’éducation, le point de vue ecclésiastique, patriotique ou humanitaire ? De la valeur de la poésie pour l’éducation ; De l’esthétique à l’école primaire. » Toutes ces questions valent sans contredit la peine d’être étudiées. M. Cassau les pose, et c’est déjà beaucoup ; mais il n’y répond guère, et l’on n’est pas plus avancé après l’avoir lu qu’auparavant.