Commissaire !
Commissaire !
Colin bat sa ménagère.
Commissaire,
Laissez faire ;
Pour l’amour
C’est un beau jour.
Commissaire du quartier,
Cela point ne vous regarde ;
Point n’est besoin de la garde
Qu’appelle en vain le portier.
Oui, Colin bat sa Colette ;
Mais ainsi, tous les lundis,
L’amour, aux cris qu’elle jette,
S’éveille dans leur taudis.
Commissaire !
Commissaire !
Colin bat sa ménagère.
Commissaire,
Laissez faire ;
Pour l’amour
C’est un beau jour.
Colin est un gros garçon
Qui chante dès qu’il s’éveille ;
Colette, ronde et vermeille,
A la gaîté du pinson.
Chez eux la haine est sans force ;
Car tous deux, de leur plein gré,
Pour se passer du divorce,
Se sont passés du curé.
Commissaire !
Commissaire !
Colin bat sa ménagère.
Commissaire,
Laissez faire ;
Pour l’amour
C’est un beau jour.
Bras dessus et bras dessous,
Chaque soir à la guinguette
S’en vont Colin et Colette
Sabler du vin à six sous.
C’est pour trinquer sous l’ombrage
Où, sans témoin, fut passé
Leur contrat de mariage,
Sur un banc qu’ils ont cassé.
Commissaire !
Commissaire !
Colin bat sa ménagère.
Commissaire,
Laissez faire ;
Pour l’amour
C’est un beau jour.
Parfois pour d’autres attraits
Colin se met en dépense ;
Mais Colette a pris l’avance,
Et s’en venge encore après.
On aura fait quelque conte,
Et, de dépit transportés,
Peut-être ils règlent le compte
De leurs infidélités.
Commissaire !
Commissaire !
Colin bat sa ménagère.
Commissaire,
Laissez faire ;
Pour l’amour
C’est un beau jour.
Commissaire du quartier,
Cela point ne vous regarde ;
Point n’est besoin de la garde
Qu’appelle en vain le portier.
Déjà sans doute on s’embrasse,
Et dans son lit, à loisir,
Demain Colette un peu lasse,
Ne s’en prendra qu’au plaisir.
Commissaire !
Commissaire !
Colin bat sa ménagère.
Commissaire,
Laissez faire ;
Pour l’amour
C’est un beau jour.