Grâce à Dieu, je suis héritier !
Le métier
De rentier
Me sied et m’enchante.
Travailler serait un abus ;
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus de rente.
Mes amis, la terre est à moi.
J’ai de quoi
Vivre en roi
Si l’éclat me tente.
Les honneurs me sont dévolus ;
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus de rente.
Pour user des droits d’un richard,
Sans retard
Sur un char
De forme élégante,
Fuyons mes créanciers confus :
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus de rente.
Adieu Surène et ses coteaux !
Le bordeaux,
Le mursaulx,
L’aï que l’on chante,
Vont donc enfin m’être connus :
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus de rente.
Parez-vous, Lise, mes amours,
Des atours
Que toujours
La richesse invente ;
Le clinquant ne vous convient plus :
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus de rente.
Pour mes hôtes vous que je prends,
Amis francs,
Vieux parents,
Sœur jeune et fringante,
Soyez logés, nourris, vêtus ;
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus de rente.
Amis, bons vins, loisirs, amours,
Pour huit jours
Des plus courts
Comblez mon attente :
Le fonds suivra les revenus.
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus,
J’ai cinquante écus de rente.