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Œuvres poétiques François de Maynard/Privilège du Roy

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Œuvres poétiques François de Maynard, Texte établi par Gaston GarrissonA. Lemerre1 (p. 343-344).
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PRIVILEGE DU ROY


Loys, Par la grace de Dieu, Roy de France et de Navarre, a nos aimez et feaux, Conseillers, les gens tenans Nostre Cour du Parlement de Paris, Prevost du dit lieu ou son Lieutenant, Seneschaux de Lyon, Poictou, Beaucaire et Nismes, Tholose, Carcassonne, Champagne, Anjou, le Maine, Gouveneur de Mont-Pellier, et a tous nos autres justiciers, Officiers et subjects qu’il appartiendra, Salut. Nostre cher et bien amé FRANÇOIS MENARD, Docteur ès droict et Advocat en nostre Cour de Parlement de Tholose, et du Presidial de Nismes, Nous a fait dire et remontrer qu’avec grands peines veilles et travaux, il a composé quelques Elegies, Pastoralles et Amours de Cleande, en vers françois, qu’il desire donner au public : Mais parceque l’incuriosité d’aucuns Imprimeurs gaste et corrompt souvent le labeur de ceux qui donnent une partie de leurs veilles et etudes au jour, il craint que ces vers courent ceste infortune, pour eviter laquelle, il a recours à nous, à ce que nostre bon plaisir soit de luy vouloir octroyer nos Lettres necessaires pour pouvoir faire imprimer seul ces œuvres, et faire deffences à tous Imprimeurs et Libraires d’imprimer ny vendre icelles sans son vouloir et consentement, et ce pour un certain temps. A CES CAUSES, desirant luy subvenir en cest endroit, et ne permettre que ces dits vers foient gastez par la faute des Imprimeurs ou autres. Noys auons de noz certaine science et autorite Royalle, Permis et octroyé, permettons et ocroyons par ces presentes, faire imprimer, vendre et distribuer par tel Imprimeur ou Imprimeurs et Libraires que bon luy semblera, les dites Elegies, Pastoralles et Amours de Cleande, sans qu’aucun Imprimeur ny Libraire le pusse imprimer, ny vendre, ny distribuer si ce n’est par son consentement, durant le temps et terme de six ans, a compter du jour et datte de ces presentes, sur peine de confiscation du livre, d’amende arbitraire, et de dépens, dommages et interests. Si vous mandons tres expressement, enjoignons par ces presentes, que du pretent privilege, et du contenu en iceluy, vous faictes et souffriez le dit exposant et ceux qui auront charge de luy jouir et user plainement et paisiblement sans qu’il ne lui soit faict, mis ou ordonné aucun trouble ou empeschement : car tel est Nostre bon plaisir.

Donné à Paris le 17 jour de febvrier, l’an de grace 1613,

Et de Nostre reigne le troisiesme.

Par le Roy en son Conseil,
Signé
DU FOS.