Œuvres politiques (Constant)/Notice bibliographique

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Texte établi par Charles Louandre, Charpentiers et Cie, Libraires-éditeurs (p. xxvii-xxviii).



NOTE BIBLIOGRAPHIQUE



Cette introduction serait incomplète si nous ne donnions pas ici quelques renseignements sur les divers écrits consacrés à B. Constant, où sur les livres où il est mentionné comme homme politique.

Parmi les notices biographiques, nous indiquerons celles qui sont contenues dans la France protestante, de Haag ; — la Biographie universelle des contemporains, de Jouy ; — la Notice lue par M. Coulmann à la Société de la morale chrétienne, en avril 1831 ; l’auteur avait connu B. Constant et donne sur lui d’intéressants détails ; — le Dictionnaire de la conversation, article signé J.-P. Pagès, qui a été, comme M. Coulmann, l’ami de l’illustre publiciste ; cet article contient quelques révélations sur la manie du jeu qu’avait Benjamin Constant, et dont ses adversaires se sont autorisés pour chercher à déconsidérer sa mémoire ; — la Biographie générale de MM. Didot ; — l’Éloge, de Michel Berr ; — l’Étude publiée par Loève-Veimars dans la Revue des deux Mondes, no du 1er  février 1833. Ces divers travaux, à des dates très-différentes, sont tous à l’honneur de l’homme auquel ils sont consacrés.

Sainte-Beuve, dans un article sur madame de Charrière, s’est attaché pour la première fois à rabaisser Benjamin Constant au point de vue moral ; ainsi que nous l’avons dit, il en a fait un égoïste, un sceptique, qui n’avait pas même le voile de l’illusion. M. de Loménie, dans la Galerie des contemporains illustres, a vivement relevé les assertions du célèbre critique ; mais celui-ci ne s’est pas tenu pour battu. Dans un nouvel article, inséré dans la Revue des deux Mondes, no du 1er  novembre 1845, sous le titre de : Un dernier mot sur B. Constant, il s’est attaché à maintenir la sévérité de ses premiers jugements.

Comme on est toujours disposé en France à se ranger du côté de ceux qui dénigrent, l’opinion de Sainte-Beuve est devenue monnaie courante, et elle a fait autorité jusqu’au moment où M. Laboulaye est venu prendre en main la cause de la justice et de la vérité, et réduire à néant des attaques d’autant plus regrettables que le nom de Sainte-Beuve leur donnait plus d’autorité.

De 1814 à 1830, Benjamin Constant ayant été mêlé aux événements les plus importants de la politique contemporaine, on trouvera sur le rôle qu’il a joué comme homme public et comme orateur des détails dans l’Histoire des deux Restaurations, de M. Vaulabelle ; — l’Histoire de la Restauration, de M. Nettement ; — l’Histoire du Consulat et de l’Empire, de M. Thiers.

Il faut indiquer encore, comme source de biographie intime, le recueil de lettres conservé à la bibliothèque publique de Genève. Ces lettres, au nombre de 239, s’étendent de 1774 à 1830, et elles suffiraient seules à défendre la mémoire de l’homme qui les a écrites.

Ainsi que nous l’indiquons plus loin, des extraits de cette correspondance ont été publiés par M. Eugène Crépet.

Du reste, en terminant cette introduction nous ne pouvons mieux faire que d’indiquer encore une fois, comme la plus exacte des sources, l’importante étude publiée par M. Laboulaye dans la Revue nationale.