1er janvier 1851

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Revue des Deux MondesT.9, 1851
Anonyme

1er janvier 1851

La Revue des Deux Mondes, dont les travaux ont été suivis avec un intérêt plus marqué encore en 1850 peut promettre dès aujourd’hui à ses lecteurs des publications non moins importantes pour 1851 et à côté de ces publications, tout un recueil nouveau qui consacrera une place spéciale aux affaires de chaque pays et de chaque gouvernement, — qui sera un répertoire peut-être unique en Europe d’histoire contemporaine, d’histoire politique et littéraire, en même temps qu’un ensemble de documens diplomatiques, commerciaux et statistiques.

La Revue, on le sait, donne annuellement quatre beaux volume compacts de 1, 100 à 1, 200 pages chaque, divisés en vingt-quatre livraisons paraissant le 1er et le 15 de chaque mois. Chaque livraison, d’environ 200 pages, contenant la valeur d’un fort volume in-8° ordinaire, la Revue est certainement le recueil périodique d’Europe le moins cher, comparé même aux revues de l’Angleterre et de l’Allemagne, qui ne donnent qu’un numéro mensuel de 120 à 140, pages, ou un numéro trimestriel seulement de 300 pages, tandis que la Revue des Deux Mondes, pour un prix de très peu supérieur, publié chaque mois deux livraisons faisant ensemble 400 pages, ou un volume trimestriel de 1, 200. Peut-être nous est-il permis de dire qu’on n’avait pas réussi encore à combiner à ce point le bon marché avec la variété et l’importance de la rédaction dans un cadre aussi étendu.

À l’avenir, ces conditions si modérées de la Revue seront rendues plus appréciables encore pour les abonnés annuels à 50 francs par la publication du recueil auxiliaire qu’elle prépare. L’extension notable qu’elle a prise pendant les deux dernières années lui permet cette tentative nouvelle, et, ce qui est à remarquer, c’est que la Revue peut la réaliser par l’accroissement seul de ses abonnés, car l’annonce, ni aucune industrie de ce genre n’est pour rien dans ses recettes : la Revue est complètement indépendante (elle veut le constater) de l’annonce commerciale, devenue le principal fondement de la presse quotidienne en France. Ses ressources et ses forces, la Revue ne les doit qu’au nombre et à l’appui sympathique de ses lecteurs. Aussi, s’est-elle préoccupée, pendant le cours de l’année 1850, de reconnaître cet appui sympathique par de nouveaux efforts, qui auront pour résultat l’Annuaire qu’elle publiera à partir de cette année. C’est ainsi que le concours bienveillant que lui prête le public tourne à l’agrandissement même du Recueil, et ce n’est pas le dernier témoignage que nous en donnerons à nos lecteurs : nous leur en réservons un autre, auquel, nous pensons déjà, pour 1852 et qui nous mettra hors des atteintes de l’industrialisme belge ; que le gouvernement (nous lui en adressons ici nos remercîmens) s’occupe enfin de réprimer par les voies diplomatiques.

Désormais donc, à côté des vingt-quatre livraisons annuelles de la Revue, ou quatre volumes de 1, 100 à 1, 200 pages chaque, viendra se placer une publication nouvelle et distincte en un volume de 700 pages avec portraits gravés, sous le titre d’Annuaire historique, littéraire et statistique des Deux Mondes : — ainsi., l’Annuaire compris, cinq beaux volumes de bibliothèque grand format présentant un ensemble de 5, 500 pages, ou —la valeur de trente volumes ordinaires par an.

La Revue, par ses nombreuses relations, par les communications qu’elle reçoit de points bien divers et de sources élevées, était seule peut-être en mesure d’entreprendre une œuvre aussi difficile, non moins nécessaire au monde de la politique, des affaires et de l’industrie qu’au monde de la science et des lettres. Cet Annuaire du moins remplira toutes les conditions qu’on peut demander équitablement à un livre de cette nature.

L’histoire de l’année 1850 paraîtra à la fin de février 1851, et déjà la première partie de ce travail est sous presse. Ce premier volume d’une publication qui participera, nous l’espérons, de la stabilité de la Revue, n’entre point toutefois ex abrupto dans l’histoire de 1850. La, situation d’aucun pays, au commencement de l’année qui vient de finir, ne s’expliquerait sans la connaissance préalable des principaux événemens de 1848 à 1849.

Un résumé rapide des révolutions de ces deux années et des changemens qu’elles ont introduits dans la constitution de divers états devra donc précéder l’exposition des événemens de 1850. Cette simple esquisse de la crise que l’Europe vient de traverser et des institutions qu’elle a produites formera l’introduction de l’Annuaire.

L’histoire propre de l’année courante pourra ainsi se développer sans obscurités. Elle commencera par un exposé des rapports internationaux des grandes puissances et des questions diplomatiques qui ont occupé l’attention des cabinets. Ces débats des gouvernemens entre eux ont eu en tout temps le privilège d’être la partie la plus importante et la plus relevée de la vie des peuples ; ils en sont en outre aujourd’hui le côté le plus animé et le mieux fait pour inspirer l’intérêt. L’Annuaire les étudiera avec un scrupuleux esprit de recherche et d’analyse dans les publications officielles et dans les documens inédits qui lui sont fournis par la diplomatie elle-même. Le chapitre consacré à l’histoire internationale comprendra le résumé et quelquefois le texte des notes échangées entre les divers cabinets, les traités et les pièces diplomatiques qui touchent au droit des gens ou à la situation géographique.

Après avoir fait connaître ainsi le mouvement et les actes de la diplomatie, l’Annuaire entrera, dans la vie intérieure et particulière de chaque pays, essayant d’embrasser toutes les manifestations de son existence, toutes les formes de son action et de son développement.

Cette histoire comprendra :

1° Les institutions politiques, les —progrès et les changemens introduits dans les lois, les établissemens d’enseignement religieux ou universitaire, qui sont comme le fonds moral de chaque société ;

2° Le tableau des familles, régnantes ou des chefs de gouvernement, l’état du haut personnel politique et religieux, administratif, militaire et maritime ;

3° Les ressources, les forces de terre et de mer, le budget des recettes et des dépenses, l’industrie, le mouvement commercial, les voies de communication terrestres ou maritimes, les établissemens d’utilité et de bienfaisance, la statistique pénitentiaire et judiciaire, en un mot l’ensemble de la situation économique ;

4° Les événemens politiques et parlementaires de l’année, les actes du gouvernement, le jeu des partis, les conflits qu’il entraîne, les procès politiques ;

50 Le mouvement des sciences, des lettres et des arts et l’influence directe ou indirecte qu’ils exercent chaque, année sur la marche générale des sociétés, l’action et la statistique de la presse périodique, l’histoire, la condition morale et la portée des principales publications quotidiennes ou périodiques dans les divers états ;

Enfin tous les faits importans de l’ordre matériel et de l’ordre moral, les renseignemens commerciaux, les événemens scientifiques ou littéraires qui ne viendraient point se ranger naturellement dans ce cadre trouveront une place supplémentaire dans l’appendice de l’Annuaire, car son but est d’embrasser tout ce qui constitue l’existence de chaque peuple, et d’être le répertoire de tout ce que l’homme d’état, le publiciste, le commerçant et le voyageur ont besoin de connaître sur chaque pays.

La direction de la Revue des Deux Mondes ne négligera rien pour que ce travail soit aussi complet et aussi précis que possible. Dans les informations qu’elle prend, elle se fait un devoir de remonter aux sources originales primitives, ou, pour mieux dire, officielles, et cette tâche lui est rendue facile par le concours qu’elle trouve dés à présent dans les personnes les mieux placées en France et à l’étranger pour voir les choses dans leurs détails et sous leur vrai jour.

Cet Annuaire, publié en un volume séparé de la collection de la Revue des Deux Mondes, suivra seulement les abonnemens de 50 francs par an pour Paris, 56 francs pour les départemens, et sera remis aux souscripteurs annuels sans augmentation de prix, sauf les frais de port, qui seront à leur charge. Nos souscripteurs annuels de l’étranger à 56 francs pour les pays à port simple et à 65 francs pour les pays à port double, en s’adressant à nos correspondans accrédités, pourront également recevoir l’Annuaire sans autres frais que ceux du transport. Le premier de la série paraîtra à la fin de février 1851. Nous ferons d’ailleurs connaître alors en détail les conditions matérielles de cette publication tant pour nos abonnés non-annuels que pour le public en général, et nous nous efforcerons de rendre ces conditions de prix aussi modérées que possible.