Absolution (Gilkin)

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La NuitLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 107).
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ABSOLUTION



Ta haine ? Elle me touche autant que ton amour.
Va, reçois ton pardon de mon indifférence.
Par delà tes fureurs qui bavent la vengeance
Mon cœur sourit à la sérénité du jour.

J’ai cessé de vouloir à force de connaître ;
J’ai cessé de vouloir, j’ai cessé de souffrir.
Tu pourras essayer de me faire mourir :
Aux cœurs que j’ai formés tu me verras renaître.

Frappe, frappe mes yeux qui contemplent en paix
Dans leur jeu pérennel la vie et l’agonie :
Je t’absous, même si tu sais ce que tu fais.

C’est moi qui t’ai donné ta force et ton génie.
C’est par moi que tu vis. Et lorsque je mourrai
C’est toi seul qu’il faudra plaindre, — et je te plaindrai.