Almanach olympique pour 1918/06

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Imprimeries Réunies. S. A. (p. 14-16).

Pensées d’athlètes.



« L’humanité qui se trouve livre de s’adonner au luxe de l’esprit ou à celui de la chair, doit se créer des jardins de bravoure et se plonger dans des piscines de rudesse ; libre à elle d’entourer ces jardins et ces piscines de tout ce que l’art et la fortune y peuvent ajouter d’élégance et de raffinement pourvu qu’au centre se retrouvent les   éléments de vigueur, de sacrifice et de volonté que rien ne saurait remplacer. »

« Pour que cent se livrent à la culture physique, il faut que cinquante fassent du sport. Pour que cinquante fassent du sport, il faut que vingt se spécialisent. Pour que vingt se spécialisent, il faut que cinq soient capables de prouesses étonnantes. Tout cela se tient et s’enchaîne. Voilà pourquoi les campagnes menées par des théoriciens contre l’athlète spécialisé sont puériles et sans portée. »

« La vie est simple, parce que la lutte est simple. Le bon lutteur recule, il ne s’abandonne point : il cède, il ne renonce jamais. Si l’impossible se lève devant lui, il se détourne et va plus loin. Si le souffle lui manque, il se repose et il attend. S’il est mis hors de combat, il encourage ses frères de sa parole et de sa présence. Et quand bien même tout croule autour de lui, le désespoir ne pénètre pas en lui. »

« Le vrai sportif doit avoir au plus haut degré le sentiment inné des liens qui le rattachent à l’humanité. Il est un anneau de la chaîne. La mort est pour lui un raté. Ce qu’il n’a pu atteindre ou réaliser, un camarade viendra qui l’atteindra ou le réalisera. »