Amélia et Caroline, ou L’amour et l’amitié/Dédicace
Léopold Collin, (1, p. v-vi).
À MON MARI.
Dans la carrière de la vie,
chaque sentiment a son tour ;
ils se succèdent l’un à l’autre
pour adoucir les peines du
voyage, embellir notre jeunesse,
et nous faire trouver
dans l’âge du repos, des jouissances
réelles, même dans les
souvenirs amers qui se mêlent
aux affections existantes ; car
nul ne voudrait perdre la mémoire
de ceux qui lui furent chers. Autrefois je dédiai à
mon père le premier ouvrage
imprimé sous mon nom. Depuis vingt ans, je n’ai rien
publié. Depuis vingt ans, je
suis à toi, et c’est à l’amour
conjugal que je consacre cet
écrit.
Je ne t’en dirai pas plus ; de longues épîtres sont l’ouvrage de l’esprit. Le cœur ne dicte qu’un mot, et il est entendu.