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Amour de singe/04

La bibliothèque libre.
Éditions Prima (Collection gauloise ; no 11p. 21-31).

iv

Loulou, le Singe amoureux.


Gaston et Gustave s’étaient retrouvés chez le professeur Troubelot afin de prendre livraison de la dépouille du chimpanzé apprêtée spécialement pour le jeune étudiant.

Valentin les emmena tous deux dans la galerie qu’il possédait et où il avait réuni et naturalisé, toutes les espèces de singes connues, depuis les plus petits macaques jusqu’aux gibbons et aux gorilles géants.

— Il y a le choix, fit Gustave, si notre amie était là, elle pourrait se payer un amoureux.

— Elle le pourrait d’autant plus, dit Valentin Troubelot, que j’ai également une collection de singes vivants.

« Même, voyez-vous, je regrette beaucoup de ne pas connaître la personne dont vous parlez

— Pourquoi donc ? demanda Gaston.

— Parce que j’aurais fait l’expérience moi-même, avec un vrai singe…

— Vous n’y pensez pas.

— J’y pense beaucoup, au contraire… et depuis longtemps. Mais jusqu’ici je n’avais pas encore trouvé de femme qui voulût y consentir. Le malheur est que vous connaissiez la seule qui soit disposée…

« Ah ! Jeune homme, ajouta Valentin Troubelot en frappant sur l’épaule de Gaston, jeune homme, vous auriez dû céder votre place à un de mes pensionnaires… Je possède un superbe orang-outang qui aurait certainement plu à votre amoureuse de singes…

Mais Gaston regarda sévèrement le professeur :

— Maître ! dit-il… Vous ne pouvez vouloir ainsi vous associer à la déchéance d’un être humain… Non, croyez-moi, ma méthode est la meilleure pour guérir cette femme.

— Eh ! Qui vous parle de la guérir !… Ce que je voulais moi, c’était voir ce qu’il résulterait de l’accouplement…

— Vous m’épouvantez !

— Rassurez-vous, Je n’ai qu’une parole. J’en ferai mon deuil jusqu’à ce que je retrouve un autre sujet féminin. Et venez voir votre peau de singe, elle est parfaite.

Le savant entraîna ses visiteurs dans une pièce voisine de son cabinet où se trouvait son naturaliste habituel, un maître de l’art, nommé Anatole Samuel.

Le vêtement, si l’on peut dire, qu’il avait confectionné pour Gaston, lequel d’ailleurs, lui avait communiqué toutes ses mesures, ce vêtement était parfait. La peau du chimpanzé, travaillée spécialement, s’adaptait parfaitement au corps du jeune homme. Et la tête seule était une merveille. C’était là, en effet, que résidait la difficulté. Il fallait que les muscles de la face s’adaptassent parfaitement pour que l’homme enfermé dans la bête pût rendre au besoin des expressions. Il fallait que la bouche fut agencée mécaniquement pour permettre au sujet… de faire semblant de manger. Il fallait enfin que les orbites fussent comprises de façon à ce que les yeux de l’homme s’y emboîtassent tout en donnant l’illusion du regard de la bête.

Ce chef-d’œuvre avait été réalisé.

Anatole Samuel en était très fier… Et Valentin Troubelot encore davantage, tout en regrettant de ne pouvoir unir la femme dont il s’agissait avec un vrai singe. Mais il ne laissa pas percer ce regret, et goûta la satisfaction de voir son œuvre admirée par les deux étudiants.

Gaston, après s’être dévêtu, s’était introduit dans la peau du chimpanzé.

Il marchait sur les mains naturellement, puisque ses pieds étaient, si l’on peut s’exprimer ainsi, chaussés des mains postérieures du singe. Il faisait manœuvrer la mâchoire de l’animal…

— C’est parfait, déclara Gustave. À toi maintenant de bien jouer ton rôle. N’oublie pas surtout que tu es devenu muet et qu’il ne doit sortir de ta bouche. — ou du moins de ta gueule de singe que des cris inarticulés…

— Nous allons faire une expérience décisive, dit Valentin Troubelot. Je vais vous mettre en présence de mes singes vivants.

Cette épreuve fut des plus concluantes. Dès qu’ils aperçurent leur congénère de contrebande, les pensionnaires du vieux savant manifestèrent leur impression par des gestes et des sauts qui auraient certainement eu une signification pour un autre chimpanzé que Gaston, mais auxquels celui-ci ne comprit rien du tout. Même une guenon s’approcha des barreaux de la cage et se livra à l’égard du nouveau venu à une mimique sur laquelle il n’y avait aucun doute à avoir. Mais l’homme-singe resta complètement indifférent à ces avances. Il ne s’était pas métamorphosé ainsi pour plaire à une guenon ! Et toutes ses pensées allaient vers la femme qui l’attendait.

En quittant le vieux professeur, Gustave dit à son ami :

— C’est épatant ! Tu me donnes presque envie de me faire confectionner un complet de singe semblable au tien !… C’est ça qui serait une surprise pour Gisèle.

— Oui, mais elle ne la goûterait pas de la même manière que son amie.

— Non, aussi ne m’y risquerai-je pas !

L’après-midi du même jour, les deux étudiants revenaient et Gaston sortait de la maison de Valentin Troubelot, mué en chimpanzé.

Amélie était chez Gisèle, où elle attendait impatiemment qu’on lui amenât son futur amant simiesque.

La servante, lorsqu’elle vit apparaître l’ami de sa maîtresse ainsi accompagné, poussa un cri d’effroi :

— Oh ! mon Dieu ! dit-elle… Monsieur Gustave qui amène un singe aussi grand que lui…

— N’ayez pas peur, Hortense, dit Gustave. Loulou est fort, mais il est aussi doux que feu Bijou.

Loulou était le nom dont le pseudo-chimpanzé avait été baptisé d’un commun accord par les deux amis.

Ceux-ci pénétrèrent dans le salon où se tenaient les deux femmes.

Gisèle n’était guère plus rassurée que sa bonne, à la vue de l’animal.

— Tu es sûr qu’il ne va pas nous faire du mal ? demanda-t-elle à son amant.

— Rassure-toi, cet animal est aussi docile qu’on peut le souhaiter.

« Tiens, regarde !

Et Gustave se mit à caresser le faux chimpanzé qui répondit par des grognements d’amitié.

Gustave ajouta, en se tournant vers Amélie :

— Voici le singe que Gisèle vous a promis. Seulement, il faudra que vous me le rameniez tous les jours. Il est habitué à moi et je tiens à le soigner moi-même, car il a besoin d’une nourriture spéciale.

— Pourquoi ? se récria Amélie, Vous n’avez qu’à me donner les indications nécessaires. Vous pouvez être tranquille, j’en aurai bien soin…

— Non… non… D’abord il ne voudrait pas.

Comme s’il approuvait, Loulou hocha la tête de haut en bas et s’appuya sur le bras du jeune homme.

Amélie cependant ne détachait pas son regard du singe :


Celle-ci riait (page 29).

— Il est superbe, dit-elle. Vous voulez me le laisser caresser… ?

— S’il y consent… Demandez-lui d’abord la permission.

La jeune femme s’approcha :

— Dis que tu veux bien de moi pour maîtresse !… Allons, soyez gentil…

Et avançant la main elle la tendit vers Gaston.

Celui-ci tendit sa main à son tour et serra celle de la jeune femme vigoureusement… Il la serra même d’une façon toute particulière si bien qu’Amélie s’écria :

— Il donne une poignée de main comme un homme.

— C’est presque un homme aussi, dit Gustave. Il appartient à une espèce très rare, qui est celle qui se rapproche le plus de l’homme. Examinez-le bien.

Gustave n’avait pas besoin de dire cela. Amélie contemplait le pseudo-chimpanzé… sans le quitter des yeux.

— Je vais lui donner un gâteau, dit-elle, pour l’apprivoiser.

Et elle sortit de son sac un biscuit qu’elle tendit au prétendu Loulou.

Il fallut que Gaston fit des grâces, prit le biscuit avec la main et le grignotât à la manière des singes…

— Je vais l’emmener tout de suite, dit-elle… mais pas chez moi. Si Alfred le voyait, il y aurait encore un drame.

« Seulement, cette fois, j’ai pris mes précautions. J’ai loué un rez-de-chaussée exprès pour le recevoir. Ce sera son appartement…

— Au moins y avez-vous fait mettre un cocotier ? demanda Gustave… Il aime beaucoup grimper après les cocotiers…

— Comment voulez-vous que j’aie trouvé un cocotier… et surtout que j’aie pu le placer dans un rez-de-chaussée ?

— Loulou, tu n’auras pas de cocotier ! fit Gustave… Tu vas être bien malheureux…

Gaston poussa son ami du coude ; prisonnier de son enveloppe simiesque, il ne pouvait rien dire, mais il trouvait la plaisanterie de mauvais goût.

Cependant, Amélie s’approchait et le caressaïit :

— Il est beau, Loulou, disait-elle… C’est le mignon petit Loulou à sa mémère… Il va être bien heureux avec elle… Je suis sûre qu’il ne voudra plus la quitter, moi !…

« Il faut que je l’embrasse…

Et, sans pudeur aucune, la jolie fille se mit à embrasser le singe. Elle le sentait trembler à son contact…

— Oh ! dit-elle… On dirait que ça lui fait de l’effet !… Il a l’air tout troublé.

Le pauvre Gaston était au supplice. Il était obligé de se retenir pour ne pas prendre Amélie dans ses bras et lui rendre ses baisers. Mais comment l’aurait-il fait à travers sa peau de singe !… Il lui aurait fallu « enlever sa tête », ce qui était impossible,

Il dut se contenter de passer sa main — ou du moins la main du singe — sur le bras et l’épaule nus d’Amélie, ce qui le mettait en joie et en rage en même temps.

— Je vais lui mettre un ruban de soie autour du cou, avec un nœud bouffant !

Gaston dut se laisser parer ainsi par les mains de la jeune femme qui dit :

— Regardez donc comme il est gentil !… Loulou, tu es beau ! Ta maîtresse t’aime !…

— Hélas ! pensait Gaston, elle ne me dirait pas cela, si je n’étais pas habillé en singe !…

— Tu vas bien vouloir venir avec moi, n’est-ce pas ?… Ton maître le permet.

Loulou-Gaston regarda Gustave comme s’il lui demandait l’autorisation…

Gustave, qui s’amusait follement, le caressa, disant :

— Va Loulou ! Va avec la dame !… Et surtout sois gentil avec elle… Sois bien caressant, n’est-ce pas… Et ne lui fais pas de mal… Si tu es gentil, je te donnerai des noisettes…

— Il aime les noisettes ?

— Il en raffole…

— Vous faites bien de me le dire. Je vais en acheter en sortant… Qu’est-ce que je lui donnerai à dîner ce soir ?

— Ne vous inquiétez pas… Pour une fois, vous lui ferez partager votre repas… Il sait très bien se tenir à table, vous verrez… mais ne lui donnez ni vin, ni liqueurs… vous l’enivreriez et il vous ferait des bêtises… Faites-lui boire du lait !

Gaston pestait… Du lait !… Et il le détestait !… Il se demandait si son ami allait bientôt finir de le taquiner ainsi…

— Enfin, pensait-il… Le dîner au lait sera compensé par la soirée qui suivra.

— Je vous accompagne pour le mettre en voiture, fit Gustave.

Et un quart d’heure plus tard, un taxi emmenait Amélie et son singe.

Elle ne se lassait pas de le caresser… Elle se couchait sur lui, lui parlait tout le temps :

— Au moins, à la bonne heure, toi, tu es un vrai singe, comme j’en voulais un ! Tu n’es pas trop petit, toi… Je vais pouvoir me donner toutes les illusions dont j’ai rêvé… Loulou ! regarde-moi… Fais voir tes yeux de singe… On dirait presque des yeux humains !…

« Dire qu’il y a des gens qui prétendent que les singes sont laids. Moi, je ne trouve pas…

Elle lui prit doucement la main :

— Passe ton bras autour de ma taille et serre-moi contre toi…

Gaston se laissait faire. Il s’essayait de temps en temps à pousser un grognement, et se contenait avec peine pour ne pas parler.

Il prenait sa revanche en serrant contre lui Amélie qui se renversait sur le corps velu, répétant :

— Oh ! quelle sensation j’éprouve !… C’est pourtant vrai que je suis amoureuse.

« Et toi… es-tu amoureux de moi, dis ?

Pour un peu, Gaston allait crier un « oui » qui eût tout compromis. Il se retint heureusement, et manifesta son amour seulement en serrant plus fort le beau corps de femme qui s’offrait ainsi à lui…

Amélie était ravie.

— On dirait qu’il me comprend ! pensait-elle…

Ils arrivaient.

La jeune femme introduisit son étrange compagnon dans le logis qu’elle avait aménagé à son intention :

— Monsieur Loulou ! Vous voilà chez vous, lui dit-elle. Trouvez-vous le logis à votre goût ?

Gaston ne répondit pas… et pour cause… Il regardait autour de lui, tâchant de se donner « des airs de singe ». Et il alla tout de suite s’asseoir sur le lit, pensant qu’un chimpanzé ne ferait pas autrement.

— Déjà sur le lit ! fit Amélie en riant. Espêce de beau vilain singe !… Vous êtes paresseux… Regardez-moi un peu…

Elle avait enlevé son chapeau et ses gants :

— Singe adoré à moi, lui dit-elle… Crois-tu que tu vas être heureux, dis… Le crois-tu ?… Tu ne t’en doutes pas…

Que si, qu’il s’en doutait… Mais il lui était impossible de le faire savoir… Il était d’ailleurs assez embarrassé, ne sachant trop quelle contenance un chimpanzé véritable eût tenue à sa place… Il fallait pourtant avoir l’air et il se grattait — sans aucune conviction — essayait de faire des grimaces, voire même de sauter du lit sur le sol… et du sol sur le lit, ce qui était beaucoup moins aisé…

— C’est ça, fit Amélie, amuse-toi en m’attendant !

Elle se déshabillait devant lui. Il la voyait ôter tranquillement sa robe, son corset, sa combinaison… arranger les plis de sa chemise…

Elle ne se pressait pas, ne pensant pas que son compagnon fût au supplice…

Elle se retourna, mutine :

— Tiens, lui dit-elle. Je vais me parfumer en ton honneur !… Pour toi seul…

Il la vit prendre un flacon d’odeur et s’en vaporiser…

Alors une rage s’empara de lui :

— Faisons le singe ! se dit-il.

Bondissant, il arracha le flacon des mains d’Amélie… en dévissa la partie supérieure, puis voulut inonder du liquide odorant la jeune femme qui s’enfuit devant lui, Il la poursuivait, aspergeant au hasard… sans trop tout de même atteindre sa pseudo-maîtresse… Celle-ci riait, criant :

— Veux-tu finir ! Loulou… arrête-toi !… Il est enragé… Arrête-toi, voyons !…

Il était tout près d’elle… Il la saisit par la taille et l’appuya contre sa poitrine…

Amélie avait bien un peu peur de se sentir ainsi prise par un singe aussi grand et aussi fort… Il lui sembla que les yeux de l’animal la fixaient étrangement…

— Oh !… Il va me faire mal ! dit-elle…

Pourtant, à son grand étonnement, l’étreinte se fit soudain moins brutale. Il lui semblait que le singe la retenait beaucoup plus doucement contre lui.

Elle eut un petit rire nerveux :

— Ça y est… dit-elle… Il est amoureux !…

Et, mutine, provocante, elle ajouta :

— Brigand !… Tu n’en as pas vu souvent, dans tes cocotiers, des singesses comme moi !

Elle avait dit « singesses », car « guenon » lui répugnait…

« Loulou » répondit par un grognement, un grognement qui cachait toute une phrase retenue dans la bouche de l’homme par un effort considérable.

En revanche, il se fit plus violent, et sa main plus experte certes que ne l’aurait dû être celle d’un singe — s’enfonça dans la chevelure de la femme, défaisant la coiffure.

Amélie ne se plaignait pas.

— On dirait un fauve ! pensait-elle. Oh ! c’est bien comme je me l’étais figurée.

Elle ne résistait pas… elle laissait les mains velues et audacieuses la caresser, et elle frissonnait sous cette caresse nouvelle pour elle. Tous ses sens étaient exaspérés.

Elle allait se donner entièrement à la bête sans un sursaut, sans une révolte.

Il l’étendit sur le lit. Il se couchait contre elle, frottant son corps contre le sien.

À travers la dépouille de l’animal l’homme sentait tous les frissons voluptueux de la femme transformée et redevenue la femelle… se replongeant, comme elle le disait elle-même, dans l’animalité.

Elle regardait cette face de brute… et il lui semblait qu’elle s’animait, il lui semblait qu’elle se faisait, au moment de la posséder, moins bestiale, que l’œil, tout brillant qu’il fût, devenait plus humain.

Elle s’enlaçait au singe ; c’était elle à présent qui le serrait tant qu’elle pouvait, pour éprouver au paroxysme l’impression que lui causait cette peau velue contre sa chair nue…

— Mords-moi un peu, Loulou… un tout petit peu !… dit-elle.

Elle avait peur et elle désirait qu’il la mordit…

Gaston pensa :

— La mordre ! Oui… je devrais… un mâle en rut doit mordre sa femelle !

Mais il ne le pouvait pas ! La mâchoire du singe était bien agencée. Troubelot avait composé un mécanisme parfait… mais il n’avait pas prévu que la femme aurait envie d’être mordue !…

— Serre-moi !… répétait-elle… serre-moi !… Loulou… Prends-moi !… Prends-la, ta femelle de singe…

Et elle ferma les yeux avides de sensation, pleine d’un désir fou, tandis que son étrange amant la possédait…

— Oh ! Loulou, criait-elle… Loulou… Mords-moi ! Mords-moi !… Je le veux !

Loulou ne la mordit pas… et pour cause !

Mais, d’un geste brusque, il ramena la couverture sur sa maîtresse, de son bras velu lui boucha les yeux…

La pièce était plongée dans une obscurité presque complète ; avant de se coucher, Amélie avait fermé soigneusement les rideaux…

Et la femme, pâmée dans les bras de la bête, reçut cette caresse inattendue et incroyable : Elle sentit des lèvres gloutonnes s’appuyer sur les siennes, et elle dit, dans un souffle :

— Un baiser !… Oh ! un baiser de singe !…

Gaston n’avait pu résister ; la tentation était trop forte… de sa main restée libre, profitant des ténèbres, il avait dégagé sa bouche pour embrasser sa maîtresse…

Celle-ci avait éprouvé une émotion considérable.

Ses nerfs étaient tendus excessivement… elle s’évanouit…

Gaston la considérait inanimée.

— Elle va se réveiller, dit-il… Lorsqu’elle reviendra à elle, il faut qu’elle retrouve le singe.

Mais dans sa précipitation, il avait dérangé le mécanisme savant imaginé par Valentin Troubelot. Il sentait sa tête de singe mal assurée sur ses épaules.

Il ne pouvait rester ainsi, sous peine d’être deviné.

Que faire ? La situation devenait périlleuse. Le jeune homme prit le seul parti qui lui restait : fuir !

Sautant sur le sol, il courut à la fenêtre, l’ouvrit et bondit dans la rue !