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Analyse du Kandjour/Mdo/16

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Csoma de Körös
Traduction par Léon Feer.
Texte établi par Musée Guimet, Paris (Tome 2p. 262-264).


VOLUME XVI — (Ma)

Dix-neuf ouvrages distincts ;

1. Çraddhâ-balâ dhânavatâra-mudra[1], tib. Dad-pahi-stobs-bskyed-pa-la hjug-pahi-phyag-rgya, དད་པའི་སྟོབས་བསྐྱེད་པ་ལ་འཇུག་པའི་ཕྱག་རྒྱ, folios 1-103. Diverses explications relatives aux termes : affranchissement de la douleur et progrès dans la foi, données par Çâkya à Manjuçri. Sur les six vertus transcendantes. Les divers Bhumis (ou degrés) de Bodhisattvas. Plusieurs Buddhas ou Tathâgatas aux dix coins du monde ; — leur perfections et leurs efforts pour amener à la perfection toutes sortes d’êtres animés. Traduit par Surendra-Bodhi et Ye-çes-sde.

2. Nyata-aniyata-gati-mudra avatâra, tib. Nges-pa-dang ma-nges-pa-hgro-vahi phyag-rgya-la hjug-pa, ངེས་པ་དང་མ་ངེས་པར་འགྲོ་བའི་ཕྱག་རྒྱ་ལ་འཇུག་པ, folios 103-127. Sur les manières certaine et incertaine de progresser vers la perfection et la béatitude finale : enseigné par Çâkya, à la demande de Manjuçri. Traduit par Prajña-varma, Surendra-bodhi et Ye-çes-sde.

3. Dharma-mudra, tib. Chos-kyi-phyag-rgya, ཆོས་ཀྱི་ཕྱག་རྒྱ, folios 127-132. Lois morales ou religieuses que doivent respecter ceux qui adoptent la vie religieuse, discussion entre Çarihi-bu et Rab-hbyor (Sk. Subhuti).

4. Pradipadâniyâ, tib. Mar-me hbul-va, མར་མེ་འབུལ་བ, folios 132-150. Action d’offrir des lampes et des lumières en l’honneur des Buddhas et des Bodhisattvas. Çâkya, s’adressant à Çarihi-bu, lui expose les bénédictions qui proviennent de ce mérite religieux.

5. Nagara avalambika, tib. Grong-khyer-gyis hts’o-va, གྲོང་ཀྱེར་གྱིས་འཚོ་བ, folios 150-152. Une femme appelée Nagara-avalambikâ offre une lampe à Çâkya avec un zèle religieux tel que Çâkya lui prédit que, en conséquence de ce mérite religieux, elle deviendra un Buddha après une longue période de temps[2].

6 Point de titre sanskrit ; tib. Zas-kyi hts’o-va rnam-par dag-pa, ཟས་ཀྱི་འཚོ་བ་རྣམ་པར་དག་པ, folios 153-155 : sur la modération dans le manger et le boire.

7. Hastikaxyâ, tib. Glang-pohi-rtsal, གླང་པོའི་རྩལ​, folios 155-179). « Adresse ou habileté dans l’art de conduire un éléphant. » Instruction par Çâkya sur l’art de se conduire soi-même et de subjuguer ses passions : prononcée à la requête de Mañjuçri et de Kun-dgah-vo.

8. Mahâ-rana, tib. Sgra-chen-po, སྒྲ་ཆེན་པོ, folios 179-183. « Un grand son ou une grande voix. » Çâkya, à la demande de Kun-dgah-vo, expose les bons effets qui résultent de l’acte d’offrir son hommage au reliquaire et aux reliques sacrées d’un Buddha.

9. Simha-nâdika, tib. Sengehi-sgra-bsgrags-pa, སེང་གེའི་སྒྲ་བསྒྲགས་པ, folios 183-190. « Émission de voix semblable à celle d’un lion », ou instruction de Çâkya sur divers sujets.

10. Çâli-Sambhava, tib. Sâluhi-ljang pa, སྰ་ལུའི་ལྗང་པ (folios 190- 203). « Le champ de riz verdoyant » ; ou l’enchaînement mutuel des causes connexes, leur naissance et leur existence, expliqués à l’aide d’un champ de riz verdoyant ; on montre comment chaque chose dépend d’autres choses, à commencer par la semence.

11. Patitya (ou pratitya) samutpâda âdina ca vibhâga nirdeça, tib. Vden-cingAArel-va byung-va dang-po dang vnam-par dvye-va-bstan-pa རྟེན་ཅིང་འབྲེལ་པར་འབྱུང་བ་དང་རྣམ་པར་དབྱེ་བ་བསྟན་པ (folios 203-206). Sur la première des douze catégories de l’enchaînement mutuel des causes connexes, et ses subdivisions (Il s’agit de l’ignorance).

12. Dito. Autre petit traité sur le même sujet, folios 206-207.

13. Angulimâliya (celui qui porte un chapelet de doigts humains), tib. Sor-mohi-phreng-ra-la-pltan-pa, སོར་མོའི་ཕྲེང་བ་ལ་ཕན་པ, folios 207-332. Instruction utile à Anguli-mâlya. Çâkya lui fait une leçon sur l’immoralité de ses diverses actions, — sur la théorie et la conduite d’un Bodhisattva ou d’un homme bon et sage — et sur les faux principes des Brahmanes relativement aux moyens de délivrance[3]

14. Râja-deça, tib. Rgyal-po la gdams-pa, རྒྱལ་པོ་ལ་གདམས་པ (folios 332-337). Avis ou conseil à un prince. Çâkya parle à Gzugs-can-sñing po (Sk. Bimbasâra), roi de Magadha, sur l’instabilité, les misères de la vie dans l’existence de ce monde et sur l’heureux état qui doit suivre la délivrance finale.

15. Râja-deça, tib. Rgyal-po-la gdams-pa, རྒྱལ་པོ་ལ་གདམས་པ, folios 337-339. Instruction de Çâkya à Hchar-byed, འཆར་བྱེད་, roi de Badsala[4], བདག་མེད་པ.

16. Ajâlaçatrukokrtya-vinodana, tib. Ma-skyes dgrahi hgyod-pa-bsal-va, མ་སྐྱེས་དགྲའི་འགྱོད་པ་བསལ་བ, folios 339-427. Comment furent dissipés les regrets de Ajâtaçatru (roi de Magadha), qui avait causé la mort de son père Bimbasâra. Instruction de Çâkya sur plusieurs sujets, dans un entretien avec ses principaux disciples, tendant à la consolation de ce roi[5].

17. Çrîgupta, tib. Dpal sbas, དཔལ་སྦས་, folios 427-451. Histoire de Çri-Gupta, maître de maison à Mñyan-yod (Sk. Çrâvastî). Sur l’avis de son guide spirituel qui est nu, il s’efforce de faire périr Gautama (l’imposteur) ; mais, convaincu plus tard des qualités divines de ce personnage, il prend son refuge en Buddha.

18. Karma-âvarana-viçuddhi, tib. Las-kyi sgrib-pa rnam-par dag-pa, ལས་ཀྱི་སྒྲིབ་པ་རྣང་པར་དག་པ, folios 451-473. Instruction de Çâkya au Gelong Dri-med-hod à Yangs-pa-can, sur la manière de redevenir pur après avoir commis un adultère.

19. Karma-âvarana-pratisaranam (ou pratichedanam), tib. Las-kyi sgrib-pa-rgyun-gcod-pa, ལས་ཀྱི་སྒྲིབ་པ་རྒྱུན་གཅོད་པ, folios 473-400. Instruction de Çâkya, à la demande de Çârihi-bu. sur la manière de rejeter toutes les imperfections et de devenir parfait.

  1. Ce titre doit probablement être restitué ainsi : Çraddha-bala-varddhanavatâra-mudra.
    (L. F.). 
  2. Le texte sanscrit de ce Sûtra fait partie du Divya-avadana (7). (L. F.). 
  3. Voici comment Vassilief résume ce Sûtra : Angulimâlya, selon l’enseignement d’un hérétique, coupait les doigts à chacun pour obtenir la délivrance. Le Buddha le convertit. Il enseigne qu’il y a un seul refuge et non pas trois ; — que la doctrine du grand Véhicule se distingue de celle des Çrâvakas. — Les Buddhas des dix provinces expliquent à Mañjuçri que Çâkyamuni est leur corps comme Angulimalî et Mañjuçri sont aussi des incarnations d’autres Buddhas (Le Bouddhisme, p. 154).

    Le Sûtra pali qui porte le nom d’Angutimala se trouve dans le Majjhima-Nikâya (Majjhima paññasa IV, 6). Il me paraît ne ressembler an sûtra tibétain que par l’identité (ou, du moins, l’identité de nom) du héros. (L. F.). 

  4. Voir kont-skos, 25. (L. F.). 
  5. V. pour les faits auxquels ce Sûtra se rapporte Dulva, v. IV et IX. (p. p. 181 et 189 ci-dessus). (L. F.) 
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