Analyse du Kandjour/Mdo/19
Cinq ouvrages distincts :
1. Dharma-sangiti, tib. Chos-yang-dag par-sdud-pa, ཆོས་ཡང་དག་པར་སྡུད་པ, « de plusieurs vertus » (folios 1-154). Énumération de plusieurs vertus et perfections, et après chacune, détermination des avantages qu’on peut obtenir en les pratiquant. — Discussion entre deux Bodhisattvas sur la nature, la naissance, la résidence et la mort des Tathâgatas, dans quel sens ou comment ces termes doivent être employés ou compris. — Énumération de plusieurs perfections des Tathâgatas. — Les dix vertus cardinales, charité, etc., etc. — Théories sur l’âme. — Çûnyatâ et autres lieux communs. Traduit par Manjuçri-garbha, Vijaya-çila, Çilendra-bodhi et Ye-çes-sde.
2. Daça-cakra-xiti-garbha[1], tib. Sahi sñing-pohi hkhor-lo bcu-pa ; སའི་སྣྱིང་པོའི་འཁོར་ལོ་བཆུ་པ (folios 154-367). « Les diverses perfections de Xiti-garbha » Bodhisattva, ou instruction sur plusieurs choses, conformément aux principes bouddhiques, spécialement sur les dix vertus transcendantes ou parfaites : charité, moralité, patience etc. ; — les trois degrés de perfection, les vertus requises pour arriver à chacune d’elles. — Plusieurs instructions nouvelles, tant en prose qu’en vers, pour apprendre comment on peut atteindre au degré de perfection d’un Bodhisattva.
3. Aryavivarta-cakra, tib. Hp’hags-pa phyir-mi-ldog-pahi hkhor-lo འཕགས་པ་ཕྱིར་མི་ལྡོག་པའི་འཁོར་ལོ ! (folios 367-458). Instruction sur l’acte de marcher dans le sentier de la vertu. Çâkya s’adressant à Kun-dgah-vo, lui expose les devoirs d’un Boddhisattva. Il y a là plusieurs enseignements des doctrines du Buddha confomément aux trois différents degrés de perfection des principaux disciples de Çâkya. — À la fin Çâkya constate que ce Sûtra renferme l’essence de ce que les autres Buddhas ont enseigné avant lui, comme aussi les vertus transcendantes.
4. Samâdhi-cakra, tib. Ting-ge-hdzin-gyi-hkhor-lo ཏིང་ངེ་འཛིན་གྱི་འཁོར་ལོ (folios 458-460). Extases de Çâkya ; — ses entretiens avec Manjuçri sur certains points de la métaphysique.
5. Parinata-cakra, th. Yongs-su-bsngo vahi hkhor-lo, ཡོངས་སུ་བསྔོ་བའི་འཁོར་ལོ (folios 460-465). Sur la bénédiction qu’un Buddha accorde à un individu quelconque, pour que, en conséquence de ses mérites religieux et moraux, il trouve à la fin la perfection suprême.
En général, les cinq ouvrages formant ce volume contiennent des spéculations sur la théorie et la conduite des Bodhisattvas, ou saints imaginaires.
- ↑ La première partie du titre (Daça-cakra) « vient de ce que les dix forces d’un Buddha sont comparées à la roue d’un Çakravartin (monarque universel). La scène est transportée au sud. D’après ce Sûtra, celui qui renonce au monde, lui arrivât-il même de rompre son vœu, ne peut être dédaigné, du moment qu’il possède la capacité contemplative. Par là une supériorité manifeste est accordée à la contemplation sur la morale ; et c'est ce que nous voyons aujourd'hui pleinement admis par les Tibétains. On y trouve aussi l’expression de cette pensée (contraire à ce qui est avancé dans d’antres textes), que, « bien que le Grand Véhicule soit aussi le sentier du Buddha, on ne doit pourtant pas rejeter les deux véhicules inférieurs. » (Vassilief, Le Bouddhisme, p. 171-2.) (L. F.).