Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 13/Analise transcendante, article 4

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ANALISE TRANSCENDANTE.

Solution d’une difficulté connue que présente la théorie
des fonctions angulaires, relativement au développement
des puissances fractionnaires des cosinus ;

Par M. Crelle, docteur en philosophie, membre
du conseil supérieur des bâtimens civils de Prusse.
≈≈≈≈≈≈≈≈≈
1.

On a

mais

d’où

donc

Si donc, pour abréger, on pose

on aura

cela donne


ou bien


Ces deux développemens ont évidemment lieu pour une valeur quelconque de

Mais on a, comme l’on sait, aussi pour une valeur quelconque de

ce qui donne successivement

ce qui donne, en substituant,


2.

Telle est l’expression générale de la me puissance de en cosinus et sinus des multiples de pour une valeur quelconque de

Si l’on fait, pour abréger,


on aura

3.

Euler, en observant qu’on a suppose aussi et par conséquent d’où et, par suite

pour une valeur quelconque de

Lagrange, dans ses Leçons sur le calcul des fonctions, (Leçon XI), trouve aussi, par la voie des équations différentielles

mais cette expression est en défaut pour toutes les valeurs de qui donnent des valeurs négatives pour lorsque les valeurs de sont fractionnaires et de numérateurs pairs, car alors est une quantité imaginaire ; il est donc visible qu’on ne peut pas généralement supposer La formule

et non la formule semble donc être précisément l’expression générale de

Mais, lorsque est une quantité réelle, la formule n’est pas moins embarrassante que l’est la formule pour le cas où est imaginaire ; parce qu’on ne voit pas que doive être nécessairement nul pour les diverses valeurs de et qui peuvent répondre à ce cas.

Il y a donc là une sorte de paradoxe dont l’explication était à désirer.

4.

M. Poisson paraît être le premier qui ait fait voir que la formule est réellement la véritable expression générale de que cette expression ne rentre dans la formule d’Euler ) que dans le cas où est un nombre entier, et qu’elle peut donner toutes les différentes valeurs de qui existent pour une valeur fractionnaire de si l’on met successivement pour et généralement désignant deux angles droits, et un nombre entier quelconque. Il a montré en nombres l’exactitude de l’expression pour le cas particulier de et (voyez la Correspondance sur l’école polytechnique, tome II, page 212).

C’était là sans doute un grand pas vers l’explication du paradoxe ; car une grande partie de la difficulté consistait en ce qu’on ne voyait pas comment la formule

pourrait donner plusieurs valeurs différentes pour et seulement une valeur unique pour L’heureuse idée de M. Poisson de mettre au lieu de ce qui est toujours permis, puisque les expressions et sont identiques, lève entièrement cette partie de la difficulté.

5.

Mais il faut avouer que la question n’était pas encore complètement éclaircie, puisqu’on ne voyait pas encore comment, pour une valeur quelconque de la formule générale pourrait donner tantôt une quantité réelle et tantôt une quantité imaginaire. Les travaux de M. Deflers, dont on trouve une notice dans le troisième volume de la nouvelle édition du Traité de calcul différentiel et de calcul intégral de M. Lacroix (page 606) et ceux de M. Plana, dans le XI.e volume des Annales de mathématiques (page 84) ne semblent pas lever toutes les difficultés ; et il reste encore à faire voir comment la formule générale s’applique à tous les cas, et sur-tout à trouver les valeurs du nombre dans auxquelles correspondent les valeurs purement imaginaires et les valeurs purement réelles de [1].

Tel est, principalement le but que je me propose dans cet écrit.

6.

Soit égal à la fraction peut être un nombre entier quelconque. Pour plus de simplicité, nous supposerons ce nombre positif. L’application à d’autres cas n’aura aucune difficulté.

On sait, par la théorie des équations, que, dans le cas de fractionnaire et égal à la quantité a toujours valeurs différentes, savoir, les valeurs des racines de la quantité Si est positif et impair, une de ces racines est entièrement réelle, ou de la forme d’autres peuvent être entièrement imaginaires, ou de la forme le reste des racines est de la forme Si est positif et pair, deux de ces racines sont de la forme le reste est de la forme Si est négatif et impair, une seule racine est réelle, ou de la forme les autres sont de la forme Si enfin est négatif et pair, aucune racine n’est réelle ; mais deux racines sont entièrement imaginaires, ou de la forme et le reste est de la forme

La forme générale des racines de est donc

et c’est précisément la forme de l’expression générale trouvée ci-dessus pour Mais, dans les cas particuliers, il faut que tantôt ou et tantôt ou s’évanouissent, pour donner, suivant ces différens cas, des racines entièrement réelles, ou des racines entièrement imaginaires.

Il s’agit donc de trouver les valeurs de dans pour lesquelles ou devient égal à zéro.

7.

On a généralement


mais on ne peut mettre que pour , dans l’expression de parce qu’il n’y a que cet arc seul qui ait en même temps le même sinus et le même cosinus que l’arc .

On a donc généralement



de sorte qu’en posant, pour abréger,


nous aurons

8.

Maintenant j’observe qu’on peut toujours exprimer une quantité de la forme par pourvu que l’on convienne de représenter par la valeur arithmétique, c’est-à-dire, la valeur numérique absolue de la quantité prise sans signe.

En effet, la formule exprimera toutes les valeurs de ou d’une manière aussi complète que l’expression elle-même.

Mais [ n’est autre chose que la valeur de prise pour et et multipliée par puisque et Donc on aura aussi la valeur de si l’on met dans l’expression générale de donnée ci-dessus, et et qu’on multiplie le résultat par On trouve, pour

et pour

donc

ou

9.

Ces expressions se vérifient sur-le-champ ; car la formule générale connue

donne, si on y fait

et si l’on y fait

Substituant donc ces valeurs de et de dans l’expression de trouvée en dernier lieu, on aura

comme cela doit être.

Voila donc une preuve certaine de l’exactitude de l’expression générale de à laquelle nous sommes parvenus en dernier lieu.

Pour distinguer la nouvelle expression ci-dessus de l’expression générale désignons-la par

de manière que

10.

Maintenant nous observerons que, pour toutes les valeurs de qui donnent le même signe à la réalité, ou généralement la forme des racines différentes de est absolument indépendante de la valeur de même, de manière qu’on peut mettre une valeur quelconque pour par exemple, pour un cosinus positif et pour un cosinus négatif, sans passer d’une racine réelle a une racine imaginaire, ou généralement de la forme d’une racine quelconque, correspondant à une certaine valeur de à une autre forme. C’est, au surplus, ce que l’expression

fait voir clairement ; car les valeurs qu’expriment les deux formules et étant identiquement les mêmes, et n’ayant qu’une seule et unique valeur, il est clair que les valeurs de sont purement réelles, purement imaginaires ou de la forme dans les mêmes cas que les valeurs de c’est-à-dire, les valeurs de pour et le sont elles-mêmes.

11.

On trouvera donc les valeurs de qui donnent les racines de toutes réelles, toutes imaginaires ou de la forme si l’on cherche les valeurs de qui donnent pour des racines de même forme ou, ce qui est la même chose, si l’on met et dans l’expression générale de et qu’ensuite on cherche les valeurs de pour lesquelles cette expression prend les formes ou

12.

Puisque, lorsque est positif

tandis que, lorsque est négatif

il s’ensuit que, dans le cas où est positif, on aura

si l’on fait

si l’on fait

et que, dans le cas où est au contraire négatif, on aura

si l’on fait

si l’on fait

on pourra aisément trouver par là, pour chaque valeur de les valeurs correspondantes de .

13.

Nous remarquerons d’abord que le nombre des valeurs différentes de et de et conséquemment de ne pourra jamais être plus grand que le nombre car le nombre des valeurs différentes de la quantité ou de correspondant à ces valeurs, étant toujours égal au nombre le nombre des valeurs de sera aussi égal à ce nombre, en commençant par zéro, et en parcourant tous les nombres entiers. Donc ne sera pas plus grand que

Il suit de là qu’on aura

I. Pour positif.
1. seulement pour et ou pour et
2. seulement pour et ou pour et

puisque ne doit pas surpasser

II. Pour négatif.
1. seulement pour et ou pour et
2. seulement pour et ou pour et

car, ne pouvant être fractionnaire, les valeurs n’existent pas. De plus ne pouvant surpasser le nombre il faut que la valeur de se trouve entre et pour et entre et pour Mais la plus petite valeur de étant les valeurs et de donnent déjà les nombres et c’est-à-dire, et dont la première est la limite des valeurs de tandis que l’autre la surpasse. Mais, puisque la valeur de correspondant à une des limites elle-même, égale toujours la valeur pour l’autre, la valeur ni toutes les suivantes n’existent pas pour ni la valeur et toutes les suivantes, pour Donc il ne reste que les deux valeurs et pour et les deux valeurs et pour

14.

Puisque et et s’évanouissent en même temps, ou pour la même valeur de ainsi que nous l’avons vu (9, 10, 11), et que l’on obtient (7), pour l’expression générale de



en ajoutant, dans l’expression,


la quantité à il suit de ce qui a été dit ci-dessus qu’on a

I. Pour positif.

en ajoutant à l’une des quantités et ou en ajoutant à la quantité ou en ajoutant à l’une des quantités et ou en ajoutant à la quantité ou On devra avoir de même

II. Pour négatif.

en ajoutant à l’une des deux quantités et ou à la quantité ou en ajoutant à l’une des deux quantités et ou à la quantité ou

15.

Les différences de toutes ces doubles valeurs surajoutées à sont partout égales à On trouverait aisément aussi que les différences des doubles valeurs surajoutées aux quantités sont toutes des multiples de Mais les sinus et cosinus changent tout au plus de signes, et jamais de valeur absolue, si l’on ajoute aux arcs un nombre quelconque de demi-circonférences ; donc toutes les doubles quantités trouvées ci-dessus, pour se réduisent toujours à une seule, et par conséquent on aura

I. Pour positif.
en ajoutant seulement à qui répond à
de sorte que
en n’ajoutant rien à ce qui correspond à
de sorte que
II. Pour négatif.
en ajoutant seulement à qui répond à
de sorte que
en ajoutant seulement à qui répond à
de sorte que
16.

Il suit de là que

I. Pour positif.

1.o La quantité ne peut s’évanouir ou, ce qui revient au même, ne saurait avoir des valeurs purement imaginaires, à moins que ne soit multiple de puisqu’on a trouvé la condition et que doit toujours être un nombre entier.

2.o La quantité s’évanouit toujours, c’est-à-dire, qu’une valeur de toute réelle existe dans tous les cas, et pour toutes les valeurs possibles de puisque, pour cette valeur réelle, la quantité est toujours égale à zéro, et par suite indépendante de

II. Pour négatif.

1.o La quantité ne peut s’évanouir ou, ce qui revient au même, ne saurait avoir des valeurs purement imaginaires, à moins que ne soit un multiple de car on a trouvé, dans ce cas, sous la condition que soit un nombre entier.

2.o La quantité ne peut s’évanouir, c’est-à-dire, qu’il ne peut exister des valeurs entièrement réelles de à moins que ne soit impair, puisqu’on a trouvé pour ce cas sous la condition que soit un nombre entier.

17.

L’expression générale de si l’on y substitue la valeur de donne


si donc on introduit dans cette expression générale les valeurs particulières de qui répondent aux divers cas de et trouvées ci-dessus (15), pour déterminer les valeurs de toutes réelles ou tout imaginaires qui répondent à ces mêmes cas, on parviendra aux résultats que voici :

I. Pour positif.

1.o Si l’on veut avoir, dans ce cas, les valeurs purement imaginaires de il faut supposer Mais (15) la valeur de répond à donc il faut mettre ou dans tous les termes dont la quantité est composée, en supprimant d’ailleurs  ; on trouve ainsi




 

En conséquence, la valeur de qui est alors deviendra

de sorte qu’on aura, pour ce cas,

d’où l’on voit que, pour positif et multiple de il existe toujours deux valeurs purement imaginaires de ne différant que par le signe, et dont la valeur commune absolue est

Si l’on voulait savoir à quoi se réduit alors la quantité que nous avons dit devoir s’évanouir dans ce cas, il faudrait faire également ou dans tous les termes dont est composé ; on trouverait ainsi successivement




En conséquence la valeur de qui est alors deviendra

d’où l’on voit que, pour le cas de positif et de multiple de on doit avoir

2.o Les valeurs toutes réelles de qui répondent à toutes les valeurs possibles de (16) se trouvent sur-le-champ ; car, pour ces valeurs, étant égal à zéro, elles ne seront autre chose que de sorte qu’on aura

L’ambiguïté du signe tient à ce que la valeur est nécessairement double si est un nombre pair. Si au contraire est impair, le signe a seul lieu. Car l’expression de étant toujours soumise aux mêmes conditions que l’expression ce qui revient, pour le cas actuel (9), à

il est aisé de voir que cette dernière expression donne toujours une couple de valeurs toute réelles, ne différant que par le signe, pour et car ce sont les valeurs de pour lesquelles est égal à zéro. En effet, ce sont les mêmes valeurs déjà trouvées (13), pour le cas de et, puisqu’il y a deux valeurs entièrement réelles pour en supposant et il y a aussi nécessairement deux valeurs réelles de pour les mêmes cas. Mais suppose pair. Si est impair, on n’a pas puisque doit toujours être un nombre entier. Dans ce dernier cas, on peut donc seulement mettre et il n’existe que la valeur positive. Donc il n’y a que deux valeurs entièrement réelles de ne différant que par le signe, si est pair. Elles sont, comme on vient de le voir, égales à Si est impair, il n’existe que la valeur seule.

Au reste, puisqu’il existe toujours une ou deux valeurs entièrement réelles de dans le cas de positif, et qu’en même temps il existe aussi deux valeurs purement imaginaires dans le cas particulier où est un multiple de il s’ensuit que ces deux dernières valeurs doivent être essentiellement distinctes des premières, de manière qu’on a, dans ce cas, quatre valeurs de

La quantité qui s’évanouit dans le cas des valeurs entièrement réelles de toujours pour positif, se trouve, aussi sur-le-champ. Elle n’est en effet autre chose que puisque, dans le cas actuel doit être égal à zéro. On a donc l’équation pour le cas des valeurs entièrement réelles de ce qui s’accorde parfaitement avec ce qu’on vient de trouver plus haut. Car les valeurs entièrement réelles de ayant toujours lieu pour positif, il faut que le cas de égal à un multiple de dans lequel il existe en outre deux valeurs purement imaginaires de donne aussi puisque, dans ce cas, les deux valeurs entièrement réelles et les deux valeurs purement imaginaires de existent en même temps ; et c’est précisément ce qu’on vient de trouver.

II. Pour négatif.

1.o Pour avoir les valeurs purement imaginaires de qui existent, si est un multiple de il faut (16) substituer la valeur de qui (15) correspond à ce cas dans la quantité qui alors devient et constitue à elle seule les valeurs cherchées. Cela donne successivement




 

donc la quantité se réduit, dans le cas actuel, à

d’où résulte

ce qui donne les deux valeurs purement imaginaires de qui existent, dans le cas où est un multiple de étant négatif. La quantité ou qui doit s’évanouir dans ce cas, s’obtiendra, en substituant la valeur de dans tous les termes qui la composent. Sans faire ici le calcul, qui ne serait qu’une répétition de celui que nous avons fait plus haut, il nous suffira de dire qu’on trouve définitivement

il vient alors, en développant,



or,

donc, en ayant égard à ces relations

c’est-à-dire,

Donc, si est un multiple de et que soit négatif, on aura toujours la relation :

2.o Les valeurs entièrement réelles de qui existent (16) dans le cas où est impair, étant toujours négatif, se trouvent en substituant la valeur de qui correspond à ce cas, dans tous les termes de qui devient ainsi et qui constitue à elle seule la quantité cherchée. Cela donne




 

et par suite

donc

ce qui donne l’unique valeur entièrement réelle de pour le cas où est impair et négatif.

Quant à la quantité qui doit s’évanouir dans ce cas, on trouvera, par un calcul semblable à celui qui a été employé pour

d’où

18.

Résumons présentement les divers résultats auxquels nous, venons de parvenir.

Posons, pour abréger, comme ci-dessus,

et, par suite, pour

et pour ou

de manière que

supposons de plus

nous aurons les résultats suivants.

La quantité a toujours valeurs différentes, qui s’expriment généralement par

Mais

I. Dans le cas de positif,

il existe toujours, parmi ces valeurs, pour toutes les valeurs possibles de une valeur entièrement réelle de si est impair, et deux valeurs ne différant que par le signe, si est pair. Les valeurs entièrement réelles, en donnant pour indice à les valeurs correspondantes de sont exprimées par

Outre ces valeurs, il en existe deux autres, purement imaginaires, qui s’expriment par

dans le seul cas où est un multiple de

Le surplus des valeurs s’expriment toujours par

où l’on peut donner à toutes les valeurs entières et positives autres que celles qui répondent aux cas particuliers que nous venons d’examiner, savoir, pour tous les cas, et pour pair, et enfin et pour multiple de

À quoi il faut ajouter que, pour tous les cas possibles d’un cosinus positif, on a toujours

II. Dans le cas de négatif,

1.o Si est pair, il n’existe, parmi les valeurs de que deux valeurs purement imaginaires, exprimées par

si est un multiple de le reste des valeurs est de la forme

où l’on peut mettre pour tous les nombres entiers, depuis jusqu’à excepté les deux nombres et

Pour toutes les autres valeurs paires de pour lesquelles n’est pas un multiple de il n’existe ni valeurs entièrement réelles ni valeurs purement imaginaires de Toutes les valeurs sont alors de la forme

peut être quelconque.

2.o Si est impair, il existe toujours une valeur entièrement réelle, exprimée par

le reste des valeurs est de la forme

peut être quelconque.

En outre, pour tous les cas possibles d’un cosinus négatif, on a toujours la relation

19.

Les équations

pour positif, et

pour négatif, lesquelles subsistent pour toutes les valeurs possibles de expriment des théorèmes trigonométriques remarquables par leur généralité et par leur simplicité. Si l’on (développe la première, elle donne

de sorte que, pour on aurait

20.

L’expression ordinaire de qu’on a admise jusqu’ici, pour tous les cas possibles, est généralement

de plus on a tacitement supposé

pour tous les cas.

En comparant ces expressions aux résultats qu’on vient de trouver, on voit aisément les exceptions auxquelles elles sont soumises.

En effet l’expression admise généralement, n’est exacte et complète que dans le seul cas où est positif et un nombre impair. Si est un nombre pair, l’expression ne donne qu’une seule des deux valeurs qui existent dans ce cas. Et de plus elle ne donne pas les deux valeurs purement imaginaires de qu’on doit obtenir, si est un multiple de et qui sont Si est négatif et pair, l’expression est en défaut ; car, dans ce cas, il n’existe pas de valeurs entièrement réelles de mais seulement deux valeurs purement imaginaires, ne différant l’une de l’autre que par le signe, et dont l’expression est si est un mulhple de Si, étant toujours négatif, est impair, l’expression de est encore en défaut ; car la valeur entièrement réelle qui répond à ce cas n’est pas mais de sorte que généralement est en défaut pour tout cosinus négatif.

Du reste cette formule ne donne jamais qu’une seule valeur de au lieu de valeurs différentes qui doivent exister dans tous les cas.

L’équation admise généralement, est exacte pour tout cosinus positif. Mais elle est en défaut pour tout cosinus négatif. Dans ce dernier cas, c’est qui doit lui être substituée.

21.

Je n’ai rapporté ici qu’un précis de l’explication du paradoxe. Ceux qui désireront un plus grand détail, et en particulier l’analise du calcul d’où on a tiré jusqu’ici la valeur incomplète et souvent fautive de pourront consulter la traduction allemande des Leçons sur le calcul des fonctions de M. Lagrange, qui est prête à paraître, et qui doit former le deuxième volume du recueil complet des ouvrages analitiques et géométriques de ce grand géomètre et que je publierai dans la même langue, en y joignant des notes et des additions, soit pour éclaircir les passages difficiles, en faveur des personnes qui ne sont pas suffisamment versées dans l’analise, soit pour généraliser et simplifier les théorèmes qui en sont susceptibles. Ce qui précède offre un exemple des notes de la dernière sorte. Je publierai les autres en français, à mesure que l’occasion s’en offrira.

Berlin, le 21 septembre 1822.
  1. On peut encore consulter, sur le même sujet, un mémoire de M. Pagani Michel, inséré à la page 94 du présent volume.
    J. D. G.