Annales de pomologie belge et étrangère/Abricot Comice de Toulon

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Abricot Comice de Toulon.

(Flory.)

(Spécimen récolté sur haut-vent.)

La Commission royale de pomologie a reçu directement de Toulon, en 1854, des fruits de cette variété nouvelle, par l’entremise de M. L. Turrel.

Il paraîtrait, d’après la notice insérée cette même année dans l’Horticulteur provençal, que M. Flory, son obtenteur, aurait trouvé il y a près de douze ans, dans un semis d’abricotier, une variété assez remarquable, et qu’ayant semé les noyaux de cette variété, il en est résulté en 1852 l’apparition d’un abricot beaucoup plus volumineux, moins sujet aux gerçures et à la pourriture que son ascendant. C’est ce fruit qu’il a placé sous le patronage du Comice de Toulon.

Le fruit est gros, arrondi ou ovale-arrondi, un peu aplati sur ses deux faces latérales et rétréci vers son sommet ; son plus grand diamètre est vers la queue où il mesure 60 à 65 millimètres ; sa hauteur étant de 65 à 70. Il vient isolément ou par groupes de deux à trois. La peau, légèrement duveteuse, jaune-clair du côté de l’ombre, est jaune-orangé, ponctuée de nombreux points carmin-foncé du côté du soleil. La couture superficielle vers le sommet du fruit est très-profonde vers sa base ; le point pistillaire, moyen, gris, est placé au sommet d’un léger mamelon occupant lui-même le centre d’une petite cavité. Le pédoncule gros et court est placé dans une cavité profonde et arrondie. La chair, jaune-orangé, est fine, remplie d’un jus agréable, sucré et aromatisé. Le noyau, ressemblant pour la forme à celui de l’abricot-pêche, est d’une couleur grisâtre, et l’amande en est douce.

M. Turrel affirme donc avec raison, nous paraît-il, que ce n’est pas un fruit de la section des abricots-pêches et que cette circonstance lui assigne un classement à part.

L’arbre est vigoureux, très-fertile et diffère peu pour le port avec l’abricot-pêche ; la fleur, grande, blanche, s’épanouit en avril.

En résumé, c’est un des plus recommandables que nous ayons dégustés en Belgique vers la mi-juillet en 1854, mais dont la maturité a lieu, d’après M. Turrel, au commencement du mois. Quant à sa culture sous notre climat, il est presque superflu de dire qu’elle devra avoir lieu en espalier comme celle de tous ses congénères.

Alexandre Bivort.