Annales de pomologie belge et étrangère/Groseillier cerise

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GROSEILLIERS À GRAPPES.
1o CERISE. _ 2o À FRUITS ROUGES DE HOLLANDE.

Groseilliers à grappes.


CERISE.

Synonymie : Groseillier de Tourès.

M. Adrien Sénéclauze, de Bourg-Argental, est l’introducteur, en France, de l’arbuste qui porte ce fruit remarquable. Il paraît l’avoir reçu d’Italie, confondu dans un lot de Groseilliers qui portait pour étiquette : Ribes acerifolium. Il lui a imposé le nom sous lequel nous le publions, par allusion à la grosseur extraordinaire de son fruit.

L’auteur de cet article l’a vu pour la première fois, vers 1840, au Jardin des Plantes à Paris, où M. Camuzet le cultivait en pot ; l’arbuste venait d’y arriver ; il constituait une des premières multiplications de M. Sénéclauze.

Arbrisseau s’élevant à près de 3 mètres de hauteur, d’une grande vigueur, mais d’une production moyenne ; rameaux très-gros, trapus, peu nombreux ; feuilles grandes, cordiformes à leur base, trilobées ou quinquélobées, à lobes plus arrondis que dans ses congénères et à dents presque crénelées ; d’un beau vert luisant et sillonnées de nervures profondes en dessus, plus pâles et à nervures saillantes en dessous. Les fruits, réunis en grappes de quinze à vingt, sont les plus gros du genre, sphériques et d’un beau rouge plus ou moins foncé, selon le degré de maturité.

C’est un joli fruit que les amateurs seront jaloux de servir sur leur table. Le goût en est un peu plus acerbe que celui de la groseille à grappe ordinaire ; aussi doit-on attendre qu’il soit bien mûr pour le consommer. On en fait, comme de toutes les autres variétés, des confitures et d’excellents sirops.

Nous avons remarqué que peu d’arbustes sont aussi vivement attaqués par les colimaçons. Dès qu’il commence à pousser, il est assailli par ces mollusques, qui en sont très-friands ; ils s’attachent à ses jeunes pousses, à ses fleurs et à ses fruits en vert ; le vieux bois lui-même n’est pas toujours respecté. Il est donc important, pour conserver les Groseilles-Cerises, de les visiter souvent, à partir du développement des bourgeons jusqu’à la maturité des fruits, afin de les débarrasser de ces insectes, qui sont plus nombreux encore pendant la floraison.

À FRUITS ROUGES DE HOLLANDE.

Cette variété, vigoureuse et très-productive, est la plus tardive de toutes ; l’arbrisseau atteint plus de 2 mètres ; ses rameaux sont dressés et les pousses de l’année légèrement velues.

Les feuilles sont moyennes, réticulées et velues en dessous ; à cinq lobes, dont trois bien marqués et les deux latéraux peu apparents, tous irrégulièrement dentés. Les pétioles sont rouges et très-larges à leur base, qui est ciliée. Les grappes sont longues, demi-serrées et pendantes.

Les fruits sont gros, d’un rouge plus ou moins foncé, selon leur degré de maturité, et d’une saveur aigrelette délicieuse.

L. de Bavay.