Annales de pomologie belge et étrangère/Kirke’s Plum

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Kirke’s Plum.

Synonymie : Prune Kirke.

(Spécimens récoltés sur pyramide.)

Cette variété remarquable a été importée en Belgique vers 1835, avec la Washington Yellow, et la Coe’s Golden Drop. Nous en sommes redevables à la sollicitude du Roi. Sa Majesté, à la suite d’une visite qu’Elle avait faite aux pépinières royales de Vilvorde, donna l’ordre que des scions de ces trois intéressantes variétés y fussent envoyés de Claremont, où elles sont encore cultivées avec prédilection.

Pour connaître l’origine de la Kirke’s Plum, il faut recourir aux pomologues anglais. Nous trouvons dans Lindley[1], qui l’a décrite, les détails suivants : « Ce fruit a été découvert par M. Kirke, qui lui a donné son nom. Passant un jour vis-à-vis de l’étalage d’une fruitière, il fut frappé de la beauté d’un panier de prunes, qui s’y trouvait exposé. En ayant dégusté, il fut surpris de trouver qu’elles surpassaient aussi, en saveur et en bon goût, toutes les prunes violettes qu’il connaissait. La fruitière tenait ces fruits d’un jardinier qui lui-même en avait obtenu communication d’un amateur de son voisinage, et celui-ci avait importé cette variété des pays étrangers. Nous en avons vainement cherché la trace dans les ouvrages des pomologues étrangers ; cependant, nous faisons figurer cette prune dans ce livre, afin de la faire connaître ; on ne saurait trop la cultiver. »

Nous sommes du même avis, la Kirke’s Plum devrait figurer dans tous les jardins, à côté de la reine Claude et des autres variétés d’élite, avec d’autant plus de raison qu’elle réussit sous toutes les formes. Le haut-vent lui convient comme la pyramide et l’espalier. On peut en tirer bon parti pour les murs à l’exposition de l’ouest et du nord-est.

Cette prune est grosse, ronde, légèrement ovoïde, un peu plus large à la base qu’au sommet. Le pédoncule est placé à fleur du fruit. La rainure est peu apparente. La peau, violet-noirâtre, finement ponctuée de roux-doré et souvent tavelée de gris, est chargée de fleur comme la plupart des autres variétés violettes.

La chair, jaune-verdâtre, se détache parfaitement du noyau, lequel est moyen, ovale et aplati. La pulpe est succulente, juteuse, sucrée, relevée d’un arôme excellent.

La maturité commence dans les premiers jours du mois de septembre et se prolonge souvent, pour une partie des fruits, jusqu’en octobre.

L’arbre est vigoureux et fertile ; le bois des rameaux est assez gros, brun-violacé du côté tourné au soleil, brun-jaunâtre du côté de l’ombre.

Les feuilles sont grandes, ovales, pointues.

Le pétiole est moyen et fortement crénelé sur les bords. Les fleurs ressemblent à celles de la reine Claude violette.

Suivant Lindley, il existerait en Angleterre une autre Kirke’s Plum, très-inférieure en mérite à celle que nous venons de décrire.

A. Royer.

  1. Pomologia britannica, by John Lindley, 1841, 3e vol., page 111.