Annales de pomologie belge et étrangère/Pêche Madeleine à moyennes fleurs

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MADELEINE À MOYENNES FLEURS.

Pêche Madeleine à moyennes fleurs.

Synonymies : Madeleine rouge tardive, — Madeleine à petites fleurs.

Nous ne pourrions dire à nos lecteurs si cette Madeleine est une grande pécheresse, comme la sainte sa patronne ; mais ce qu’il y a de certain, c’est que le pêcher qui la donne est très-productif. Duhamel n’en a pas donné la description ; il se borne a la mentionner ; elle méritait cependant plus d’honneur. C’est surtout dans la patrie de l’illustre pomologue qu’elle est le plus remarquable. En Belgique, elle est en quelque sorte journalière ; c’est-à-dire que sa qualité y varie selon les années. La saison est-elle favorable, la pêche est juteuse, savoureuse, délicieuse ; mais dans les années de pluies abondantes, comme nous en avons souvent, elle est fade, cotonneuse, et, par conséquent, peu agréable. Ces alternatives sont d’autant plus regrettables qu’à la différence de tant d’autres variétés qui avortent si souvent dans nos climats, cet arbre vigoureux manque rarement de donner en Belgique.

Quoi qu’il en soit, nous conseillons, pour plus de sûreté, de cultiver la pêche Madeleine à moyennes fleurs dans les sols chauds et à l’exposition du midi, là où la chaleur peut en hâter la maturité.

Les bourgeons de ce pécher sont d’une teinte vert-foncé et les rameaux d’un rouge-violet obscur. Les yeux sont petits et d’une couleur fauve. Les feuilles, assez profondément dentées, sont d’un beau vert et creusées en gouttière ; elles n’ont point de glandes. Les fleurs sont de moyenne grandeur et d’un rouge-foncé.

Le fruit, assez gros, est rond, quelquefois un peu allongé et légèrement aplati du côté du pédoncule ; il a vers le sommet un sillon assez prononcé, et qui arrive à un petit enfoncement au centre duquel on ne retrouve plus la place du style. Le côté opposé au sillon est souvent légèrement aplati ; et c’est ce qui ôte alors la rondeur de ce fruit. La queue est placée dans une cavité étroite, mais assez profonde. La peau est duveteuse, d’un beau rouge-pourpre du côté du soleil et d’un vert-violacé du côté de l’ombre ; elle est épaisse et se sépare bien de la chair. Celle-ci, blanche et fondante, est veinée de rouge autour du noyau et sous la partie de la peau frappée par le soleil. L’eau est sucrée, abondante et d’une saveur très-estimée, quand le fruit est bien mûr. Le noyau est plat, ovale, rouge, rustiqué et retient quelques fragments de chair.

La maturité de cette variété arrive, en Belgique, vers la fin de septembre, et y prolonge ainsi la saison des pèches. Les horticulteurs de Montreuil la cultivent sur une grande échelle ; elle y est toujours abondante et ordinairement très-bonne. Dans les contrées plus méridionales de la France, elle réussit parfaitement en plein-vent.

L. de Bavay.