Annales de pomologie belge et étrangère/Pomme Fenouillet
2o FENOUILLET GRIS. 3o FENOUILLET JAUNE.
Fenouillets.
Fenouillet rouge.
Cette pomme, assez jolie, quoique d’apparence un peu rustique, est connue d’ancienne date, et n’a pas cessé de jouir d’une haute estime que nous croyons méritée à plusieurs égards.
Le fruit est à peine de grosseur moyenne ; sa forme, assez constante, est globuleuse, mais cependant un peu rétrécie vers l’œil.
Le calice est clos et occupe une cavité assez souvent unie, mais plus ordinairement un peu côtelée.
Le pédoncule est gros, court, assez enfoncé ; de là le nom de Courtpendu que cette pomme portait anciennement.
L’épicarpe (peau) est rude au toucher, d’un gris jaunâtre foncé et fouetté de rouge-brun du côté du soleil.
Les points sont assez nombreux, déliés et d’un gris-blanchâtre.
La chair est d’un blanc un peu jaunâtre, ferme, fine, d’un goût sucré relevé analogue à celui du Fenouillet gris. Dans un sol léger et chaud, la saveur est plus musquée.
Les loges sont assez grandes et renferment des pepins petits, ovoïdes, de couleur brune.
Mûre en janvier et février, cette pomme peut, dans un bon fruitier, rester excellente jusqu’en avril. Seulement, pour la garder tard, il ne faut pas la cueillir avant novembre.
L’arbre n’a pas une grande vigueur, du moins en Belgique ; il est plus petit encore que celui du Pepin d’or ; il se plaît dans un sol riche et chaud, et alors il est extrêmement productif. Il s’accommode bien du doucin, moins du paradis, qui semble trop faible et moins encore du franc, car il ne convient guère au grand plein-vent.
Le jeune bois est droit, court, marron-rougeâtre, très-peu duveté, à lenticelles très-petites.
Le bouton est large et plat ; le support saillant, un peu cannelé.
La fleur, d’une teinte légèrement rosée en dedans, se panache d’un beau rouge-vif.
Fenouillet gris.
Nous n’entrerons pas dans de longs détails sur cette pomme très-ancienne, dont Duhamel et d’autres ont fait une minutieuse description. Quelle que soit la valeur de ce bon et joli fruit, il faut bien reconnaître qu’elle est quelque peu amoindrie depuis l’obtention d’une notable quantité de pommes supérieures sinon en qualité généralement, du moins en volume, beauté et abondance. L’arbre, d’ailleurs, est d’assez faible complexion, et ne peut prospérer qu’à une bonne exposition et dans un bon sol de jardin abrité.
Le fruit est assez petit et de forme globuleuse (5 ou 5 ½. centimètres en tout sens). L’épicarpe est un peu rude au toucher, d’une teinte générale de gris-roux ou ventre-de-biche, se nuançant quelquefois légèrement de rouge du côté du soleil. L’œil occupe une cavité peu profonde, assez unie par les bords. Cette pomme doit son nom au parfum d’anis ou de fenouil qui caractérise sa chair ferme, sucrée, peu juteuse.
Elle mûrit en décembre et se conserve jusqu’en. février ; plus tard elle devient cotonneuse.
Fenouillet jaune.
Cette excellente pomme, un peu plus grosse et meilleure que celle qui précède, a quelques traits de ressemblance avec les autres Fenouillets ainsi qu’avec le Pepin d’or. Mais ce qui la fait aisément distinguer, c’est son riche coloris, qui, lors de la maturité, est d’un fort beau jaune sur un fond gris-fauve léger, et parfois se teint quelque peu de rouge du côté frappé par les rayons solaires. La chair, d’un blanc lacté, est douce, sucrée, ferme, peu juteuse.
L’arbre est fertile, peu élevé.
Cette pomme mûrit vers le commencement de l’hiver ; il faut s’en délecter sans trop tarder, si l’on veut jouir de toutes ses précieuses qualités[1].
- ↑ Il existe une autre variété (Gelber Menchelapfel, voyez Diel, 3, 205) qui a beaucoup de rapports avec notre Fenouillet jaune, mais elle ne nous est pas connue encore.